La Russie, a mis du temps à prendre conscience du danger et à prendre des mesures ! C’est clair qu’en Russie, l’épidémie commence enfin à inquiéter. La semaine dernière en combinaison jaune fluo pour éviter de prendre le moindre risque, Vladimir poutine s’est rendu dans un hôpital de Moscou qui soigne les malades du coronavirus. Il a longuement discuté avec les médecins et le maire de Moscou de la situation.
Quels sont les chiffres actuellement en Russie ?
On parle de près de 5000 cas diagnostiqués et 43 morts. Ce qui laisse perplexe quand on connaît la densité de certaines villes et la grandeur du pays. En tout cas, le maire de Moscou a ordonné le confinement général de la population. Un confinement contrôlé grâce à un “système intelligent de surveillance", un réseau de caméras de reconnaissance faciale, déjà utilisé pour vérifier le confinement partiel en place depuis une semaine et qui ne concernait que les plus de 65 ans. Les dernières informations n’étaient pas rassurantes et le maire de la capitale pointe du doigt les déplacements de l’étranger Sergei Sobyanin.
Le nombre de tests effectués est faible. Je ne dis pas si c’est mauvais ou pas, mais nous devons comprendre que le nombre de personnes qui ont été à l’étranger dans des zones infectées est un gros problème qui tôt ou tard se révélera ici.
Moscou en confinement
Moscou est entré cette semaine dans un confinement d’une durée indéterminée et plusieurs autres régions russes ont annoncé suivre, après un appel du Premier ministre, pour tenter d’enrayer la progression du Covid-19. Le président Vladimir Poutine avait évité d’ordonner un tel confinement, déclarant chômée la période du 28 mars au 5 avril et appelant les Russes à rester "à la maison". Le maire de la capitale a finalement décidé dimanche soir de restreindre les déplacements de ses administrés, notamment car samedi et dimanche, les Moscovites ont profité en nombre de l’arrivée du printemps dans les parcs de la ville, ne se tenant pas aux demandes de distanciation sociale des autorités. A l’heure de pointe matinale, le centre-ville de Moscou était quasi déserté par les piétons. Beaucoup de voitures individuelles circulaient encore mais le trafic était beaucoup moins chaotique et embouteillé qu’il ne l’est d’ordinaire à ce moment-là.
Une épidémie qui pousse nombre de Russes à se réfugier dans leurs datchas. Ce sont ces résidences secondaires généralement situées en dehors des centres urbains bondés. Les réservations de datchas ont augmenté de 14% au cours des trois dernières semaines en comparaison avec la même période il y a un an.
Une grosse inquiétude économique
L’économie russe a été fortement touchée. Raison principale, la chute du prix du pétrole et le bras de fer entre Vladimir Poutine et l’Arabie saoudite qui ne parviennent pas à se mettre d’accord sur une baisse de la production pour maintenir les cours. La Russie est prête à coopérer avec les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite sur la baisse de la production de pétrole. Le président russe Vladimir Poutine envisage une réduction de 10 millions de barils par jour. L’Opep (l’organisation des pays exportateurs de pétrole) a confirmé la tenue d’une réunion exceptionnelle de ses membres et alliés lundi, au lendemain de tweets du président américain Donald Trump évoquant de possibles coupes de la production saoudienne et russe, de l’ordre de dix millions de barils par jour. Ces tweets ont dopé les cours du brut.
Une Russie qui fait preuve de solidarité
Vladimir Poutine a donné l’ordre d’acheminer en tout neuf avions militaires en Italie. L’envoi à Rome de médecins militaires et de virologues russes parfois mal vu par la population russe n’est pas tout à fait désintéressé. Cela leur permettra d’acquérir une solide expérience de la lutte contre le coronavirus au cas où l’épidémie explose en Russie.