L’Eco di Bergamo a collaboré avec une agence de recherche et d’analyse des données, InTwig. Ils ont enquêté auprès des 243 municipalités de la province de Bergame. Parmi elles, 91 administrations ont répondu à l’appel. "Nous avons comparé le nombre de décès des trois premiers mois de cette année avec la moyenne des trois dernières années, afin de vérifier l’augmentation de la mortalité sur le territoire de Bergame" explique Aldo Cristadoro, fondateur d’InTwig et professeur de méthodes numériques pour la recherche sociale à l’université de Bergame. "Notre évaluation (...) nous apprend qu’au cours du mois de mars, plus de 5400 personnes sont mortes, dont environ 4500 sont imputables à des coronavirus. Il y a un an, au mois de mars, le nombre total de décès s’élevait à près de 900".
Si nous avions eu ces données en temps réel, il aurait été possible d’effectuer une surveillance plus étendue.
Les données disponibles confirment également une incidence plus élevée du coronavirus dans les zones où le pourcentage de résidents de plus de 70 ans est élevé. "En tant que chercheur, je peux dire que si nous avions eu ces données en temps réel, il aurait été possible d’effectuer une surveillance plus étendue et de fournir des preuves plus détaillées, jour après jour, que ce que les institutions ont été obligées de faire au cours du mois dernier" explique Aldo Cristadoro.
►►► À lire aussi : Toutes les infos sur le coronavirus
Le maire de Bergame, Giorgio Gori, espère que cette enquête fera réagir les autorités italiennes. "J’espère qu’ils utiliseront ces chiffres pour déterminer l’ampleur exacte de l’infection ainsi que les politiques qu’ils vont mettre en place en conséquence." Les auteurs de l’enquête espèrent également que cette tragédie à Bergame donnera des informations précieuses "à l’Italie et au reste du monde également". Le journal et l’agence de recherche vont mettre leurs données à la disposition des chercheurs dans le monde entier.