C’est l’idée avancée cette semaine par l’organisation patronale flamande Voka, celle de reporter les grandes vacances. Alors que les modalités des vacances sont réglées dans de nombreux secteurs via des conventions collectives de travail, le président du Voka Wouter De Geest estime dans le journal Het Laatste Nieuws, qu’il doit être possible de reporter les grandes vacances : "Si le virus faiblit et que l’économie respire à nouveau, nous n’allons quand même pas massivement prendre congé cet été et à nouveau tout mettre à l’arrêt". Une flexibilité qui doit permettre selon lui d’atténuer les conséquences économiques négatives de la crise du coronavirus.
Pas un sacrifice de la part des travailleurs
Côté wallon on estime aussi qu’un report doit être possible mais avec plus de nuances. Pour l’administrateur délégué de l’Union wallonne des entreprises Olivier de Wasseige, il y a une condition sine qua non à un éventuel report des congés : "Ça ne doit pas être un sacrifice de la part des travailleurs. Il faut absolument que ces congés puissent être reportés. Mais aussi d’avoir un mécanisme qui permettrait de les reporter un peu plus tard dans l’année 2021".
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L’idée d’un report des grandes vacances fait notamment son chemin. C’est le cas notamment dans le secteur de la construction avec de nombreux chantiers qui ont dû être arrêtés durant cette crise. Certains aimeraient donc voir les congés du bâtiment reportés.
"Il faut de la flexibilité"
Pour l’Union des classes moyennes, les incertitudes qui planent pour cet été et la situation inédite que nous vivons actuellement doivent pousser patrons et salariés à faire preuve de flexibilité.
C’est ce qu’explique Mathieu Dewèvre du service d’étude de l’Union des classes moyennes : "Si un travailleur est obligé de prendre ses congés alors qu’il ne peut pas partir où il veut, il risque d’être frustré. De même, un employeur obligé d’accepter des congés à un moment qui ne lui convient pas ou à un moment de reprise de son activité sera aussi très embarrassé. Donc c’est sûr que c’est très intéressant d’avoir de la flexibilité, une pluralité de systèmes qui permettront d’octroyer des vacances non-prises. C’est par exemple l’idée de pouvoir éventuellement reporter les congés sur les années ultérieures pour ceux qui le souhaitent. Ou pour les entreprises qui ont les liquidités suffisantes, de solder les vacances non-prises par un paiement qui serait éventuellement rattaché à des avantages fiscaux et para-fiscaux".
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Comme l’a rappelé récemment Partena Professional, les travailleurs qui souhaitent reporter leurs congés à cause de l’épidémie de coronavirus doivent le faire en accord avec leur employeur. Les entreprises ne peuvent par ailleurs pas obliger leurs employés à prendre des jours de vacances aux dates qui les arrangent.