Pour la plupart des femmes, la naissance d’un enfant est le plus souvent une période de réjouissance. Mais depuis quelques mois, c’est un peu moins vrai. Selon une étude de la KU Leuven, réalisée sur quelque cinq mille femmes, une femme enceinte ou jeune maman sur deux est inquiète et souffre d’anxiété, voire de dépression. En temps normal, 10 à 20% des (futures) mères présentent ces problèmes.
Un état que les spécialistes qualifient de souffrance psychologique et qui les préoccupe. "On constate une vraie augmentation de la demande d’aide, témoigne Siham Zaytouni, gynécologue-obstétricienne à l’hôpital universitaire Erasme à Bruxelles. On a réellement l’impression d’être dépassés."
Les futures mamans ne sont pas les seules à demander de l’aide : en pleine crise sanitaire et économique, beaucoup de parents se posent des questions sur l’avenir de leur enfant et le leur. "Nous avons des femmes qui ont déjà eu plusieurs enfants, comme des jeunes filles qui attendent leur premier enfant, des débuts de grossesse, des femmes à terme, relate Siham Zaytouni. Il n’y a pas de règle."
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Ce mal-être touche toutes les classes sociales et économiques : aucun milieu n’y échappe. "Ce n’est pas parce qu’on est dans des conditions sociales adéquates qu’on a un réseau de ressources, rappelle la gynécologue. On peut être très seule, même si financièrement et professionnellement, on s’en sort bien."
Face à ces problèmes d’anxiété, les médecins recommandent aux femmes enceintes de parler de leur souffrance, de manière à en préserver leurs futurs enfants, ainsi que ceux qu’elle a déjà eus. Des psychologues, des psychiatres, des assistances sociaux peuvent intervenir, tout comme des asbl spécialisées, et bien entendu, les proches.