En conférence de presse ce vendredi, le centre interfédéral de crise covid-19 a présenté un graphique réalisé par les universités d'Hasselt et d'Anvers, afin d'illustrer les effets du passage à la bulle de 5 personnes pour la fin de l'été, contre 15 par semaine auparavant. Selon ce graphique, la bulle de 5 personnes éviterait un regain de l'épidémie.
Mais pour Yves Coppieters, infectiologue à l'ULB, ce graphique n'est pas vraiment pertinent. "On nous présente un modèle théorique, rassurant et justificatif de l’effet de cette bulle de 5 par rapport à la bulle de 15, mais c’est une mesure qui n’a pas montré ses effets en termes de preuves scientifiques", expliquait-il sur le plateau du 13h de la Une. Selon lui, la bulle de 15 personnes n'avait que peu impacté les hospitalisations, et n'avait rien changé à la mortalité.
"C'est intéressant de faire ce genre d'exercices pour rassurer et justifier une mesure, mais faisons-le avec les stratégies qui ont montré leur efficacité", objecte l'infectiologue. Il cite notamment le port du masque, l'application des distances de sécurité ou encore une campagne de tests plus massive.
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Concernant le plan d'action en cas de deuxième vague, Yves Coppieters souligne que, s'il a "le mérite d'exister", il reste "théorique" et "ne remet pas en question les aspects organisationnels et décisionnels des stratégies." Selon lui, le plan insiste sur des choses importantes : la sensibilisation de la population, le testing massif ou eocnre la mobilité des équipes. "Mais il y a quand même toute une série de choses qui manquent", précise-t-il. Parmi elles : la question de l'adhésion de la population, celle de la durée des mesures, ou des personnes vulnérables.
Yves Coppieters est également revenu sur la question des tests rapides diagnostics : "beaucoup de pays européens investissent dans ces tests rapides diagnostics pour identifier dès septembre si on a le covid-19 ou si on a une autre infection respiratoire", note-t-il. Il manque de la recherche, du développement local, de l’investissement dans des équipes de recherche qui puissent trouver des solutions locales et favoriser ces stratégies." Et surtout, affirme Yves Coppieters, il manque à ce plan "un chef de file", qui puisse le porter et l'ajuster à la situation.