Alors que les cas de contamination s’envolent un peu partout dans le monde, principalement sous l’effet de la contagiosité plus importante du variant Omicron, la Belgique semble moins touchée.
Les contaminations recommencent certes à augmenter mais on est loin de la croissance connue dans d’autres pays, comme c’est notamment le cas en France où le pays a détecté près d’un million de cas en une semaine.
Un timing de vagues épidémiques différent
En cause, un timing quelque peu différent dans les vagues de contaminations, comme l’explique Yves Coppieters, épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB : "En Belgique, la vague d’Omicron est arrivée lorsque nous étions dans la descente de la vague du variant Delta, la quatrième. On voit que la vague Omicron met un peu de temps à s’exprimer parce que nous avons passé notre pic épidémique et Omicron ne fait pas encore démarrer cette nouvelle vague", observe-t-il.
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Nous sommes donc situés entre la descente d’une vague et la montée d’une autre, contrairement à l’Hexagone : "Le cas est différent dans les pays qui ont eu une vague Delta plus tardive que la nôtre. C’est typiquement le cas de la France qui est dans une montée exponentielle de sa 5e vague. Ils ont un vrai mélange du variant Delta et du variant Omicron. L’expression de la vague est donc beaucoup plus marquée dans les pays qui ont eu ce retard", ajoute Yves Coppieters.
Une immunité plus récente qui ralentit la progression d’Omicron
Un autre point qui explique une reprise épidémique moins importante dans notre pays est la récente vague Delta, qui a conféré une immunité collective plus importante ces dernières semaines : "Notre vague de Delta a été très forte en Belgique, ce qui fait dire que beaucoup ont développé une immunité au variant Delta qui peut protéger d’Omicron. Cette immunité, additionnée à celle acquise par la vaccination, créer une barrière immunitaire qui a fait que le variant Omicron a plus de difficulté à démarrer sa vague en Belgique", explique encore Yves Coppieters.
Diminution de la durée de quarantaine
Pourtant, malgré les chiffres de contamination qui s’emballent, plusieurs pays comme les États-Unis ou la France ont décidé de réduire la durée de la quarantaine. Celle-ci est passée de 10 jours à 7 voire 5 jours afin de ne pas ralentir l’activité économique. La létalité potentiellement moins importante du virus permet dont de le laisser davantage circuler, les contaminations sont en hausse mais les hospitalisations restent gérables.
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Une mesure que soutient l’expert, à condition de respecter les gestes barrières après la période d’isolement : "Lorsqu’on est touché par le variant Omicron, on est contagieux trois jours avant les symptômes et 2-3 jours après l’expression des symptômes. Il est vrai que certaines personnes peuvent rester contagieuses 5-10 jours après mais proportionnellement à l’échelle de la population, je pense qu’il est raisonnable d’envisager une levée de la quarantaine après cinq ou sept jours si, bien sûr, on a un test négatif et qu’on joue fortement le jeu des gestes barrière avec le critère du port du masque".