Le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (Mrax) a appelé mercredi avec plus de 40 associations à libérer d’urgence toutes les personnes retenues en centres fermés. L’administration ne peut les garder en détention que si un rapatriement rapide est possible et la pandémie de Covid-19 complique la situation, argumentent les associations dans une lettre ouverte.
"Si l’expulsion est impossible, comme elle l’est aujourd’hui, il faut libérer les personnes détenues", écrit le Mrax. "C’est contraire à notre législation et à l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme interdisant les traitements inhumains et dégradants", ajoute le mouvement.
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Les associations craignent une contamination dans les centres. "C’est maintenant qu’il faut libérer parce qu’après, s’ils sont contaminés, cela sera trop tard", avertissent-elles.
"Nous ne libérons les personnes que si nous sommes sûrs de ne pas pouvoir les éloigner dans un délai raisonnable", réagit la porte-parole de l’Office des étrangers, Dominique Ernould. "Nous gardons donc celles pour qui nous avons l’espoir d’obtenir un rapatriement dans les temps", ajoute-t-elle. Les détenus qui ont porté atteinte à l’ordre public ne sont pas non plus libérés.
Après être entrée dans un centre fermé, une personne doit être rapatriée dans les deux mois. Ce délai peut être prolongé une fois, de deux mois supplémentaires. Une deuxième prolongation d’un mois peut intervenir uniquement sur décision ministérielle.
L’Office des étrangers avait relâché 300 personnes sans-papiers il y a un mois avec ordre de quitter le territoire, notamment pour respecter les mesures décidées dans le cadre de la crise du coronavirus.