Il devait être l'outil "indispensable", "nécessaire", "efficace"... pour lutter contre la propagation du coronavirus. Mais plus de trois mois après le début de la pandémie, le traçage numérique se fait toujours attendre. Le fameux "tracing", le suivi des contacts des personnes détectées positives au Covid-19. L'idée est séduisante: savoir, grâce à une application numérique, si on a été en contact avec une personne infectée ces derniers jours.
Après une longue réflexion, après avoir entendu les critiques des associations de la protection de la vie privée, le gouvernement a approuvé à la fin juin l'arrêté royal de pouvoirs spéciaux et les bases légales de cette application pour smartphone. Des garanties quant à la protection de vie privée sont données, comme le prévoyait l'accord de coopération conclu entre le gouvernement fédéral et les Régions. Mais il faudra attendre septembre pour voir enfin cette application numérique. En attendant, ce sont les call-centers, installés depuis plusieurs semaines, qui sont chargés de la délicate mission du traçage.
Appels téléphoniques et visites à domicile
Après des premières journées bien occupées et des centaines d'appels, les semaines qui ont suivi ont été plutôt calmes du côté des call centers. A tel point que certains employés se plaignaient même de ne pas avoir grand-chose à faire. Qu'en est-il actuellement?
"On est actuellement sur une trentaine de cas qui nous sont remontés", explique Emilie Coene, responsable du projet "Contact tracing" Ikandi à Liège. "A côté de ça, il y a le suivi des personnes de la veille, les personnes qu'on a identifié comme à haut risque, les personnes qu'on a identifié comme à bas risque, les suivis de tests PCR et tous les suivis de symptômes". Mais en pleine période de vacances, on s'interroge ici sur la suite du travail pour les collaborateurs encore présents. "On s'attend à des rebonds en septembre et on voudrait pouvoir y faire face" déclare Emilie Coene.
Une application en septembre
Il faudra attendre le mois de septembre pour découvrir cette application numérique, indique la présidente du comité interfédéral Testing & Tracing, Karine Moykens. L'utilisation se fera sur base volontaire et selon un système Bluetooth qui permettra d'avertir d'un contact avec une personne contaminée de manière anonyme. Cette personne aura dû au préalable introduire un code reçu de son médecin.
Reste à convaincre les citoyens
L'utilisation de cette application se fera donc sur base volontaire. Autrement dit, chaque citoyen décidera s'il l'utilise ou pas. Selon une enquête de l'institut Vias, 37% des Belges se disent prêts à installer cette application sur leur smartphone et 27% hésitent.
Or, il va de soit que cet outil ne pourra sortir tous ses effets que s'il est utilisé par le plus grand nombre. Ce qui n'est - pour l'heure du moins - manifestement pas gagné!