Coronavirus en Belgique : les nouvelles mesures à Anvers sont une "nécessité". Les Anversois entre raison et déception

Anvers est particulièrement touché par l’augmentation du coronavirus

© Belga

Couvre-feu anversois

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Alors que l’on observe une résurgence de l’épidémie à travers tout le pays, la province d’Anvers est particulièrement touchée avec près de la moitié des cas. Face à cette concentration des cas, la gouverneure d’Anvers a décidé d’imposer de nouvelles mesures comme un couvre-feu à 23h30 et le port du masque obligatoire dans la rue. Au début du couvre-feu l’horeca devra également fermer ses frontières.

Ce couvre-feu devait rentrer en application ce mardi à 23h30 et durer jusqu’à 6h mais faute de base légale, il ne peut pas être appliqué dès aujourd’hui.

Au sein de la population, ces annonces sont comprises pour une large part, même si cela atteint un peu le moral de certains.

Port du masque obligatoire

Dès ce mardi, le port du masque semblait généralisé dans les rues de la Métropole. Le port du masque est obligatoire partout dans l’espace public. "C’est pour la sécurité des gens, la mienne et celle des autres. Je trouve ça bien qu’il s’agisse désormais d’une obligation de porter le masque à l’extérieur", plaide Franck, un Anversois, veste en cuir et masque visé sur le nez.

Pour Gilberte aussi l’heure est à la compréhension. "Les chiffres repartent à la hausse, même si n’est pas spécifiquement dans ce quartier-ci. Mais le virus peut venir ici, les magasins sont ouverts et les risques sont là". Prudence donc pour nombre d’habitants.

Couvre-feu et conflit de génération

Une des mesures qui pose un peu plus de problème c’est la notion de couvre-feu que souhaite imposer la gouverneure de la province d’Anvers, entre 23h30 et 6h du matin. Le but ? Eviter les rassemblements, notamment à la sortie des établissements horeca.

Et si certains Anversois comprennent cette mesure, pour les plus jeunes c’est un peu la mort de l’âme que l’on accepte. "Je vois souvent après 23h les jeunes, ils s’amusent, ils boivent et c’est bien mais pas maintenant", estime Willy. "Pour nous les jeunes", explique Anna, "on ne pourra plus sortir au restaurant, sortir le soir, rester dans un café, ni même aller dehors pour discuter. C’est dommage".

Et pour le secteur de l’Horeca c’est un nouveau coup dur. "Pour l’horeca anversois, c’est complètement fichu. Pour nous tous, tous les collègues ici, on ne peut plus faire de commandes. On voit au jour le jour et c’est très compliqué".

Des mesures "indispensables"

Malgré tout, la situation épidémiologique impose ces mesures à la ville d’Anvers qui concentre près de la moitié des nouveaux cas de la Belgique. Pour le virologue Emmanuel André, les choses ne vont pas assez loin et des mesures devront être prises pour faire respecter ces nouvelles règles.

Pour le virologue, il faut absolument réduire la mobilité des Anversois. "Ce qui manque dans les mesures proposées aujourd’hui par la ville d’Anvers, c’est la diminution de la mobilité des gens. S’il y a une situation particulière dans une zone particulière de notre pays à un moment particulier, il faut savoir prendre des mesures, mais aussi éviter qu’il y ait des mélanges entre des zones à faible risque et des zones à haut risque. Dans notre lockdown tel qu’on l’avait défini durant la première vague, il y avait la réduction de la mobilité. On pouvait aller faire ses courses dans sa commune. C’est ce qui manque aujourd’hui. Les gens qui veulent aller faire la fête quelque part peuvent toujours prendre leur voiture et aller dans la province voisine. Ces mesures mettent en danger les provinces de Flandre".

Et d’ajouter, "mais à Anvers, on a besoin d’une prise en charge particulière jusqu’à ce que l’on maîtrise la situation. Aujourd’hui elle ne l’est pas et il faut des mesures particulières pour circonscrire la possibilité du virus de sortir de cette zone".

Emmanuel André sur la situation à Anvers

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