D’ailleurs et c’est l’un des points d’analyse de Solidaris, la densité de population est un facteur de la surmortalité.
Si l’on regarde, même en dehors de maisons de repos, la surmortalité a augmenté de 33% dans les zones densément peuplées contre 22% dans les zones faiblement peuplées et 28% dans les petites villes et les périphéries. 11 points de différence, "une différence assez importante", explique Jérôme Vrancken.
Reste que c’est dans les zones les plus densément peuplées que le virus circule davantage. Une tendance qui continue de s’observer au regard de la deuxième vague du coronavirus : en effet on constate que les grandes villes, et a fortiori Bruxelles et Anvers, sont plus fortement touchées par le coronavirus, selon Sciensano. Et selon l’institut bruxellois de statistique au cours de la première vague de l’épidémie, "la Région de Bruxelles-Capitale a connu une surmortalité de 82% ce qui est deux fois plus élevé que la surmortalité pour l’ensemble de la Belgique".
Plusieurs facteurs pourraient expliquer cela : "le fait que les habitations sont plus petites, que les personnes sont plus nombreuses à vivre dedans et ce qui change, c’est aussi les types de personnes que cela va toucher : des personnes plus exposées à la pollution ou encore ayant une santé plus fragile" dans les grandes villes, analyse Jérôme Vrancken. C’est pourquoi, il estime que les politiques mises en place doivent pouvoir être "modulables au niveau local".
L’étude de Solidaris permet un accès à des données socio-économique et donc une autre vue sur cette crise du coronavirus. Toutefois, elle a aussi ses limites. Les données analysées sont celles en possession de Solidaris, donc des affiliés des Mutualités socialistes. Cela ne donne donc pas une image d’ensemble de tout le territoire belge. A noter aussi, les données sont "univariées ", explique Jérôme Vrancken, analyste pour Solidaris. Ce qui signifie que "les effets sont analysés sur une variable à la fois et non en corrélation", souligne l’analyste. Cela signifie que l'influence d'une variable sur l'autre n'a pas pu être estimé, que chaque paramètre analysé (comorbidité, densité de population, etc.) a été pris séparément, et non ensemble, pour voir leur influence sur la surmortalité.