On le sait, face à la recrudescence des cas de coronavirus, il faut trouver des solutions pour placer les patients. Les hôpitaux débordent, à tel point que le CHR de Verviers a construit une unité hospitalière auxiliaire.
Une autre solution évoquée depuis quelques temps est l’hospitalisation à domicile. Ce type de prise en charge pourrait voir le jour dans les semaines à venir. Concrètement, les patients atteints du coronavirus recevraient les mêmes soins qu’à l’hôpital, mais directement chez eux, faits par des infirmiers.
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Face à cette proposition, les avis au sein du personnel soignants divergent. Si certains mettent déjà tout en œuvre pour proposer cette hospitalisation à domicile, d’autres voient ce soin comme impossible à ajouter dans leur agenda.
Un flux de patients inconnus
"Je trouve que ce n’est pas une mauvaise idée" réagit Arnaud Poppe, infirmier-chef de la centrale de soins à domicile CSD. "Comme lors de la première vague, nous sommes aujourd’hui en mesure de répondre aux besoins des hôpitaux. Nous sommes un centre de coordination agrée et nous collaborons avec d’autres centres agréés. Cela nous permet d’entreprendre de nouvelles prises en charge, que ce soit des patients atteints du Covid, ou des situations plus complexes parce qu’habituellement ces patients ne sortiraient pas des hôpitaux. On est en mesure de prendre ne charge ça. Nous ne maîtrisons par contre pas les flux. Je n’ai aucune vision de la quantité de patients que ça va représenter. Comme d’autre équipe, nos équipes peuvent contracter le virus et venir fragiliser cet équilibre."
Cet équilibre, c’est justement ce qui inquiète Philippe André, administrateur gérant de la centrale de soins à domicile INFI-BXL. Avec 8 infirmières absentes dans son équipe en comptant 20, il ne voit pas comment on peut ajouter un flux de patients. "Ce n’est absolument pas réaliste cette idée d’hospitalisation à la maison. C’est même inquiétant que les autorités parlent aujourd’hui de ça. Cette demande est liée à une méconnaissance de la situation d’aujourd’hui. On est déjà en débordement actuellement. Avec la moitié d’une équipe, je dois soigner plus ou moins 200 patients. Donc aujourd’hui elles travaillent en heures supplémentaires, ne récupèrent pas et travaillent les week-ends. De plus, les soins sont plus longs car de nombreux patients sont positifs au coronavirus."