"C’est le début de la liberté que l’on va retrouver". C’est avec ces mots que le ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (sp.a), s’est réjoui sur le plateau du JT de la Une vendredi soir, de l’avancement de la campagne de vaccination dans le pays. Il faut dire que les voyants sont au vert : sur base des données actuelles, la campagne de vaccination en Belgique pourrait être menée à bien aux alentours de la fin septembre, avec une vaccination de 70% de la population, selon le patron de la taskforce "Vaccination".
Selon Frank Vandenbroucke, il est vraisemblable qu’avant l’été, toutes les personnes des groupes à risque auront reçu leur piqûre. "On peut annoncer que dès le mois de juin, on pourra commencer à vacciner toute la population", affirme le ministre. Il tempère toutefois : "Je ne peux pas y mettre un pourcentage, et ça dépend des livraisons, mais sur base de ce qu’on sait maintenant, c’est un objectif réaliste."
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De quoi faire rêver d’un retour à la normale en septembre… ou même cet été ? "C’est trop tôt pour le dire, rappelle Frank Vandenbroucke. Cela prendra du temps." Dans tous les cas, il estime que la vaccination sera "le facteur clé pour pouvoir regagner une vie normale" : "C’est important de faire baisser la circulation du virus, mais en fin de route, c’est la vaccination qui va vraiment nous libérer."
En attendant, il faut garder un œil sur les chiffres. Pour espérer un assouplissement des mesures, le baromètre devait indiquer 800 contaminations et 75 hospitalisations par jour maximum. On en est loin, presque au double… C’est à se demander parfois si ces chiffres sont bien atteignables. "Ces chiffres sont importants, en tant qu’indicateurs, précise Frank Vandenbroucke. Ce sont des points de repère, mais on va prendre des décisions sur base de tout un tableau." Autrement dit, évaluer la situation sociale et économique également. Mais dans l’absolu, ce plateau n’est pas une condition sine qua non pour déconfiner. "Il n’y a pas d’automaticité, dans aucun sens", conclut le ministre.
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Du déconfinement, il en était question justement ce vendredi lors du comité de concertation. Les auto-écoles ont eu le droit de rouvrir, mais ce sont bien les seules… Pour les secteurs comme l’horeca ou les métiers de contact, il faudra attendre une décision le 22 janvier. "On comprend que c’est extrêmement difficile et triste de devoir vivre cette situation, affirme Frank Vandenbroucke. Mais on est prudent : il faut éviter à tout prix de brûler des étapes, sinon nous allons nous brûler nous-mêmes et les chiffres vont repartir à la hausse." Du côté des représentants de l’horeca, on a rappelé que ce n’était pas forcément une réouverture immédiate qui était souhaitée, mais des perspectives concrètes en termes de soutien et d’aide.
Enfin, le ministre a évoqué la situation préoccupante au Royaume-Uni, reconfiné entièrement après la découverte du nouveau variant de covid-19. "Ce qui se passe au Royaume-Uni, c’est dramatique et clairement lié à cette variante qui est beaucoup plus contagieuse, note Frank Vandenbroucke. Il rappelle que plusieurs mesures ont été prises contre ce variant : des contrôles plus stricts concernant les voyages, et surtout un séquençage du génome du virus de façon plus précise. "Heureusement cette variante n’est pas encore chez nous, mais il faut rester très prudent", affirme le ministre.