Coronavirus en Belgique : bientôt le bout du tunnel pour les salles de sport ?

© BELGA PHOTO ERIC LALMAND

Par P.V.

Cela fait dix mois que les salles de fitness sont en hibernation forcée, mais le 9 juin, elles devraient rouvrir, au grand bonheur des quelque 800.000 adeptes en Belgique. Au grand soulagement, aussi, du secteur qui a beaucoup souffert de cette très longue fermeture, et dont les près de 600 employés et quelque 4250 travailleurs ont été très éprouvés.

Ce sont les grosses structures qui ont le plus encaissé. "Tout le monde a touché les mêmes aides, en tout cas en Région wallonne, et non pas basées sur le chiffre d’affaires, regrette Guillaume Erpicum, administrateur délégué de Kineo, une chaîne de 10 centres de fitness situés en Wallonie. Les plus petites structures ont eu des aides proportionnellement un peu plus importantes par rapport à leur chiffre d’affaires, contrairement aux indépendants qui, eux, ont permis de passer la crise de manière certes très difficile, mais le droit passerelle a au moins permis de survivre."


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Sans chiffre d’affaires pendant 10 mois, la reprise ne va quand même pas tout arranger d’un coup de baguette magique. Les caisses sont vides et la reprise s’annonce compliquée, car elle intervient surtout à un mauvais moment pour le fitness. "Le secteur du fitness est extrêmement influencé par la saisonnalité, donc juin, juillet et août sont des périodes extrêmement calmes dans le milieu du fitness, remarque Guillaume Erpicum. Tout le monde va dehors et les gens partent en vacances."

Sans compter que de nouveaux frais se profilent à l’horizon si le secteur veut évidemment respecter les protocoles sanitaires, et que "la plupart des centres ont pris des accords avec leurs clients pour faire des reports d’abonnements au moment de la reprise", ajoute Guillaume Erpicum.


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Avant la pandémie, le fitness avait clairement le vent dans le dos. En Europe, il représente 64.000 salles pour 65 millions d’adhérents. En Belgique, en 2019, le fitness est un chiffre d’affaires de 455 millions. Mais preuve que les salles de fitness devraient quand même rester un secteur d’avenir : début du mois, le groupe Colruyt a fait main basse sur les 27 salles de fitness de la chaîne JIMS, situées à Bruxelles et au Luxembourg. Et pour Francis Ottevaere, le manager de cette chaîne, les échos qui viennent de l’étranger après la réouverture des salles incitent plutôt à l’optimisme. "Après le deuxième confinement, le leader du marché en Angleterre a accueilli 80% de plus de membres qu’au premier confinement, note-t-il. Les mêmes échos se font en Hollande, que les gens sont beaucoup plus attentifs à leur condition physique suite au Covid et qu’il y a pas mal de personnes qui n’ont jamais pratiqué le fitness qui retrouvent la voie vers une salle de sport."

Si 2020 s’annonce plutôt comme une année perdue, et il faudra d’ailleurs du temps pour s’en remettre, à moyen et à long terme, la pandémie pourrait donc bien devenir la meilleure publicité pour le secteur du fitness. "Nous sommes convaincus que le fait de la crise, et les médias ont parlé du profil des gens qui se retrouvent malheureusement en soins intensifs, va mettre plus de focus sur une façon de vivre dont l’exercice régulier fait partie, affirme Francis Ottevaere. Cela va avoir un impact positif à moyen terme sur la condition physique des gens."

Le marché matinal du 31/05/2021

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