Depuis jeudi dernier, les maisons de repos n’acceptent plus aucune visite. Ce sont les premiers lieux à avoir fermé leurs portes vu la fragilité des personnes âgées face au virus. Une situation évidemment compliquée, comme l’explique cette gérante: "Certains le comprennent et d’autres ne le comprennent pas, donc j’ai des coups de téléphone. Ce sont des mesures de sécurité et nous respectons les règles qu’on nous a imposées. C'est triste, mais il faut être prudent. On leur dit qu’ils ne peuvent pas sortir, qu’ils n’auront pas de visites momentanément, mais il y a le téléphone".
Vincent Fredericq est secrétaire général de la Fédération des maisons de repos privées en Belgique. Il craint que les mesures se prolongent: "Je pense que tout le monde s’est adapté et je pense surtout que tout le monde va devoir s’adapter au-delà des dates qui sont prévues, c’est-à-dire le 31 mars 2020". Selon lui, il y a deux points critiques dans ces mesures drastiques: "c’est évidemment celui du matériel et celui d’avoir du personnel en suffisance. Les deux sont intimement liés . Le point critique actuellement, c’est la problématique des masques. Nous avons fait une étude interne et nous avons entre trois et cinq jours de stock du matériel nécessaire. Il est donc impératif qu’on trouve des livraisons pour les maisons de repos en accord avec le fédéral. Ça, c’est la première des priorités : protéger le personnel pour qu’il puisse soigner nos résidents. Pour les masques, nous ne sommes pas rassurés. La question du matériel est vraiment prégnante et il va falloir trouver des accords au sein du fédéral pour qu’il y ait une répartition en termes de priorités entre les hôpitaux et évidemment la première ligne — les médecins, les infirmiers à domicile — mais aussi les institutions de soins, comme les maisons de repos. Sans matériel, nous pouvons difficilement protéger notre personnel et il est essentiel pour l’assistance aux résidents. C’est vraiment un point critique."
S'habituer au téléphone
"Le téléphone est évidemment un instrument moins convivial, mais il vaut mieux un coup de téléphone de deux minutes tous les jours qu’une visite de 20 ou 25 minutes tous les samedis ou tous les dimanches. Pour le reste, les moyens modernes — Skype et autres — sont mis en œuvre" selon le secrétaire fédéral. Il n’y a cependant pas un ordinateur dans chaque chambre de résident, mais Vincent Frédericq assure que ça se met en place.
Peut-on encore apporter des petits cadeaux ou autres dans les maisons de repos actuellement? Une procédure a été mise au point ce lundi pour la transmission de linge en s’assurant que le linge sortant et entrant ne soit pas contaminé. Pour Vincent Fredecicq, tout n'est pas contagieux (un mot écrit sur une carte par exemple), mais il insiste sur les précautions à prendre :"On est avec une population extrêmement fragile et je crois que la manière d’exprimer une pensée simple sur une carte ou par la voix par le téléphone... je crois qu’il faut vraiment, vraiment être prudent sans être paranoïaque, mais la prudence doit être la règle première".
Idem pour les "résidences services", qui sont des logements individuels avec une assistance qui est facultative. Les règles sont cependant différentes. La fédération des maisons de repos réfléchit à une façon de mieux communiquer aux familles sur ce qui est permis ou pas via son site.