Professeur en médecine généraliste et vice-doyen de la faculté de médecine et de pharmacie à la Vrije Universiteit Brussel (VUB), Dirk Devroey plaide dimanche pour confiner entièrement Anvers, seule solution à ses yeux pour lutter contre la propagation du coronavirus. Il affirme que dans d’autres pays, la décision aurait déjà été prise depuis longtemps.
"Je crains que nous devions être stricts avec l’arrondissement d’Anvers, qui concentre 55% des nouvelles infections", explique le professeur Devroey. "Personne ne l’appréciera mais nous devons retourner à une situation où les gens ne peuvent sortir que pour se nourrir ou aller chez le médecin. […] Le feu brûle."
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Le vice-doyen de la faculté de médecine de la VUB renvoie à l’incidence de l’arrondissement anversois, qui a grimpé à 77 infections par semaine pour 100.000 habitants. "En Allemagne, un arrondissement qui compte plus de 50 contaminations pour 100.000 habitants est confiné", relève-t-il. Pour lui, il n’y a pas d’autre décision possible.
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Dirk Devroey estime que la décision aurait même déjà dû être prise. "Le foyer de contamination s’étend. A long terme, la Flandre entière ou peut-être même toute la Belgique risquent d’être confinées. L’incidence de la Flandre est pour l’instant de 22 infections par semaine pour 100.000 habitants. A Bruxelles et en Wallonie, elle s’élève respectivement à 13 et 11 seulement. En chiffres absolus, les dernières données quotidiennes sont de 421 cas en Flandre, dont 285 dans l’arrondissement d’Anvers, 46 à Bruxelles et 43 en Wallonie. Si nous ne délivrons pas ce message, si les autorités n’interviennent pas, nous nous dirigeons vers un scénario de confinement généralisé."
Le professeur regrette qu’un confinement soit néfaste pour l’économie mais "les vies humaines ne s’évaluent pas en euros. Pour l’image à l’étranger mais aussi auprès des citoyens, l’indécision coûte plus cher".