►►► Cet article a été publié le 16 février 2020, lorsque l'épidémie de Covid-19 était encore circonscrite à l'Asie.
Il barre la Une de notre site internet depuis la mi-janvier. A la radio, pas un journal parlé n’élude le sujet, même en bref. Au JT, il occupe aussi bien les chapitres "international" que "belge". A part la tempête Ciara et le Brexit, rien pour lui faire de l’ombre, et encore seulement pour quelques jours.
C’est un fait : le coronavirus apparu en Chine a tout de la bonne histoire médiatique. "Un excellent roman médical", résumait le philosophe Michel Dupuis (UCL) dans Soir Première.
Revers de la même médaille, la nature même de cette information est anxiogène. Un virus inconnu, très contagieux, qui se répand dans un gigantesque pays dont le régime contrôle sa communication comme aucun autre : on a vu des scénarios de films apocalyptiques moins aboutis.
Mais tout de même : les médias n’en font-ils pas trop ? N’en rajoutent-ils pas une couche ? Les journalistes ne sont-ils pas "plus toxiques que le virus", comme nous le dit un internaute ? La RTBF joue-t-elle à "radio panique", comme l’affirme un autre ?
Ces impressions parcourent une partie de notre public. Jusque sur les ondes de La Première, où un chroniqueur n’hésite pas à parler, plutôt que d’épidémie, "d’infodémie massive : une masse d’informations qui vont dans tous les sens, qui ne servent à rien et qui ne font qu’entretenir la confusion."