Coronavirus : certains animaux plus vecteurs que d'autres

Coronavirus : certains animaux plus vecteurs que d'autres

© JORGE GUERRERO - AFP

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Par Valentin Lecocq

Lundi dernier, plusieurs gorilles du zoo de San Diego, dans le sud de la Californie, ont été testés positifs au nouveau coronavirus et placés en quarantaine, ont annoncé la direction du zoo et le gouverneur de Californie.

Des études ont effectivement démontré que certaines espèces de primates – au même titre que les humains qui appartiennent à cette catégorie – pouvaient contracter le virus responsable du Covid-19 "mais il s’agit du premier cas connu de transmission naturelle à des grands singes et on ignore s’ils présenteront une réaction grave", explique le communiqué du zoo.

L’occasion de faire le point sur la transmission du coronavirus chez les animaux.

Peu d’inquiétude pour nos animaux de compagnie

Même si un nombre limité de cas a été rapporté, il a été démontré que certains de nos animaux domestiques (chiens, chats, hamsters, furets…) peuvent contracter le Covid-19. Au niveau des symptômes, les chiens, par exemple, n’en présentent en général aucun ; les chats, eux, souffrent le plus souvent de troubles respiratoires et digestifs transitoires.

La plupart des études semblent pour l’instant indiquer que la contamination se fait de l’Homme à l’animal. Une étude baptisée Covidac menée notamment par l’école vétérinaire VetAgro Sup, près de Lyon, avait montré que les animaux de compagnie vivant avec des maîtres positifs au Covid-19 ont huit fois plus de risques d’être infectés que leurs congénères.

Quant au risque que ces animaux infectés transmettent le virus à leur maître, il est extrêmement faible. Sur son site internet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique "qu’il n’existe pas de preuve que les animaux de compagnie jouent un rôle épidémiologique dans la propagation des infections humaines au SARS-CoV-2." Néanmoins, l’OMS demande aux personnes potentiellement infectées par le coronavirus d’éviter les contacts trop rapprochés avec leurs animaux et de déléguer à un autre membre du foyer le soin de s’en occuper. Si cette dernière recommandation n’est pas faisable, les propriétaires sont priés de respecter les gestes barrières de base : porter un masque facial, éviter d’embrasser l’animal, se laver les mains après toute manipulation Ces mesures d’hygiène doivent, d’une part, permettre d’empêcher de transmettre le virus de l’Homme à l’animal de compagnie et, d’autre part, éviter que ce dernier ne devienne lui-même porteur du virus et ne le véhicule par contamination environnementale.

Les élevages de visons sous haute surveillance

Si nos animaux domestiques ne semblent pas être très actifs dans la transmission du coronavirus, les inquiétudes des scientifiques se concentrent sur certains animaux sauvages et d’élevage. Le coronavirus serait, en effet, une zoonose, c’est-à-dire une maladie transmise de l’animal à l’Homme. Pour rappel, même si le lien n’a pas encore été clairement établi, il semblerait que le pangolin soit l’animal sauvage à l’origine de la pandémie.

Les visons, de petits mammifères, principalement élevés pour leur fourrure, sont les animaux les plus surveillés. Ils sont très sensibles à l’infection par le SARS-CoV-2. Des mutations virales ont été rapportées au sein de ces élevages. Le virus muté peut alors se transmettre vers l’Homme. Les virus mutants provenant de visons pourraient représenter un risque que les vaccins développés ne fonctionnent plus. Plusieurs pays ont rapporté des cas de Covid-19 dans ces élevages. En novembre dernier, le Danemark avait abattu 15 millions de visons car ils étaient porteurs d’une forme mutée du coronavirus. Pour éviter ce genre de situation, l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), a mis en place un plan de surveillance épistémologique dans les élevages de visons en Belgique. Les éleveurs doivent entreprendre une surveillance minutieuse et informer immédiatement l’AFSCA lorsqu’une mortalité ou une morbidité anormale est constatée chez leurs animaux.

D’autres animaux d’élevage ne représenteraient qu’un risque négligeable de transmission que ça soit de l’Homme à l’animal ou de l’animal à l’Homme. C’est le cas par exemple des élevages de volailles, de porcs ou encore de bovins.

Quant aux animaux sauvages, outre les marchés d’animaux, très populaires en Asie et considérés comme des "cocktails explosifs" de déclenchement d’épidémies, les primates, et plus particulièrement les gorilles, sont surveillés de très près par les scientifiques. Tout comme les êtres humains, ces grands singes appartiennent à la famille des hominidés. La proximité génétique entre les gorilles et les Hommes est forte, le risque de contagion est ainsi important. Le Covid-19 pourrait donc constituer une nouvelle menace pour ces grands singes, déjà menacés d’extinction.

Journal télévisé du 06/11/2020

Visons : sacrifiés sur l'autel de la pandémie au Danemark

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