La gouverneur républicain de Floride Ron DeSantis a pointé il y a deux semaines la responsabilité des laboratoires et annoncé que ceux qui n'étaient pas assez rapides ne recevraient plus de prélèvements à analyser. "Cela n'aide pas vraiment quand quelqu'un doit attendre dix jours pour avoir un résultat", avait-il alors déclaré, reconnaissant le problème.
Les deux principaux laboratoires du pays, Quest Diagnostics et LabCorp, ont annoncé depuis que l'Agence américaine du médicament (FDA) les avait autorisés à effectuer des tests groupés afin de gagner du temps. Ils analysent en même temps plusieurs échantillons, qui ne sont réanalysés individuellement que lorsqu'un groupe-test s'avère positif. Quest faisait savoir le 20 juillet sur son site qu'il fallait attendre les résultats des tests entre sept jours et deux semaines pour les cas non-urgents, contre deux jours pour les patients prioritaires.
Une porte-parole de LabCorp a indiqué de son côté à l'AFP être désormais en mesure de "livrer les résultats en deux-trois jours à compter de la réception des prélèvements", et moins pour les patients hospitalisés. Les centres de dépistage du Covid-19 sont également accusés de tarder parfois à envoyer les prélèvements aux laboratoires.
Suivi des contacts
La lenteur des tests en Floride y rend inefficace le suivi des contacts des personnes infectées, un outil qui a fait ses preuves dans d'autres pays pour contenir la pandémie. Ni la journaliste Gemma García, ni la quinzaine de personnes qu'elle a invitées à se faire dépister après avoir été testée positive n'ont été contactées par un agent de "traçage".
Les autorités sanitaires de Floride affirment employer 1.600 d'entre eux. Un chiffre très en deçà, au regard de ses 21 millions d'habitants, des recommandations en la matière. Le gouverneur DeSantis, un proche du président Donald Trump, a vu sa popularité décliner ces dernières semaines en raison de sa gestion de la pandémie.
Après avoir rouvert dès la mi-mai certains commerces de son Etat, très dépendant du tourisme, il a notamment refusé de rendre le port du masque obligatoire. Les visiteurs se sont rués en mai et juin sur les plages de sable fin, lorsque le virus semblait sous contrôle. Mais beaucoup d'hôpitaux manquent aujourd'hui de lits, certaines unités de soins intensifs sont débordées et l'industrie touristique est à la peine.
Les autorités de Floride n'étaient "tout simplement pas prêtes", a dénoncé le 10 juillet sur la chaîne MSNBC le maire de Miami Beach Dan Gelber. "Si on ne peut pas localiser les personnes positives et celles avec lesquelles elles ont été en contact, on laisse en fin de compte le virus se propager librement", a-t-il encore dit.