C’est, on s’en souvient, là-bas que tout a commencé. Le 21 février, le coronavirus faisait d’un coup un bond de l’Extrême-Orient en Europe avec 16 cas déclarés dans le nord de l’Italie. Les spécialistes savent aujourd’hui que le virus était déjà là mais pour les citoyens du vieux continent, c’est alors, sans trop vouloir y croire, qu’ils prirent la mesure du danger qui les guettait. L’Italie fut aussi le premier pays européen à décréter le confinement avec le célèbre " Tutti a casa " lancé par le Premier ministre italien Giuseppe Conte.
On ne reviendra pas sur la tragédie vécue dans le nord du pays, particulièrement autour de Bergame avec un système sanitaire totalement débordé et ces cercueils qui s’amoncelaient par centaines. Les images ont traumatisé tout le pays. Où, cela dit, le bilan de la pandémie a été très contrasté au plan géographie : été extrêmement actif au nord du pays, le virus s’est très peu propagé ailleurs.
Touriste roi, ou presque
Comme en Espagne, le secteur touristique est un des piliers économiques de l’Italie. Et ici aussi on tente de sauver les meubles, sans se faire trop d’illusions. L’absence des touristes américains et asiatiques est désastreuse pour les villes d’art et la présence des voisins européens, Autrichiens, Allemands, Français ou Belges est tout sauf massive. Mais plutôt que de s’en lamenter, chaque touriste étranger y est un peu vu comme un don du ciel.
Inespéré pour un pays très éprouvé d’avoir été frappé si vite et si fort. Raison pour laquelle, sans doute, les mesures de sécurité semblent davantage intégrées chez nos voisins transalpins. Le touriste étranger peut constater qu’à chaque fois qu’il entre dans un commerce ou qu’il se rend aux toilettes d’un restaurant, il est prié, gentiment mais fermement, de mettre " la mascherina " si jamais il a oublié de se couvrir le visage.
Le gouvernement de Giuseppe Conte vient d’obtenir du Sénat la prolongation de l’état d’urgence jusqu’à la fin octobre. Même si le leader populiste Paolo Salvini n’en voit pas la nécessité et mène une campagne contre le masque, pas question pour l’Italie de baisser la garde au vu des statistiques qui remontent un peu partout en Europe…
D’autant que pour l’instant les Transalpins s’en sortent mieux. Pourquoi ? Les spécialistes italiens sont partagés en deux camps : les optimistes pensent que le virus a perdu de sa force dans le pays mais les pessimistes se demandent si on teste suffisamment et si on surveille assez le déplacement des personnes. Reste que pour l’instant, l’Italie fait plutôt figure de bon élève alors que l’inquiétude monte en France et encore plus en Allemagne.
Hier, le bilan des cas positifs en Italie (60 millions d’habitants) s’élevait à 246.488 avec une progression en 24 heures de 202 nouvelles infections.