"Bruxelles navigue à l'aveugle pour le nombre d'infections dans la capitale": déclare Bart de Wever, le bourgmestre NVA d'Anvers, "Je m'inquiète de ce que certaines autres grandes villes savent. Anvers dépiste plus que d'autres grandes villes et beaucoup plus vite que dans le reste du pays. Elle a la chance d'avoir de bons contact avec les généralistes en première ligne. Elle a donc des chiffres de contamination plus élevés."
Alors Bart de Wever a-t-il raison?
Oui, en partie. il y a bien eu entre le 10 et le 23 juillet 12.000 tests à Bruxelles contre 33.000 à Anvers. Mais il y a aussi environ 1.200.000 d'habitants à Bruxelles pour près d'1.850.000 dans la province d'Anvers. Si l'on compare les nombres de tests, par rapport aux populations, le bourgmestre d'Anvers a raison. Mais qu'en est-il de nombre de personnes testées positives ?
Oui et non
Bruxelles serait en réalité moins touchée que la métropole anversoise. Sur le plateau de l'émission "Ter Zake", de nos confrères de la VRT, Inge Neven, la Responsable de l'inspection sanitaire de Bruxelles, affirme que la capitale est pour le moment, moins touchée qu'Anvers : "Chez nous, 2% des cas testés sont positifs, alors qu'à Anvers, le chiffre est un peu plus élevé, autour des 4%". Mais elle tempère : "Je ne pense pas que nous soyons dans une situation comme celle d'Anvers, mais je ne vais pas dire non plus que nous ne serons pas dans une situation comme celle d'Anvers dans une semaine. Le nombre d'infections augmente également à Bruxelles".
C'est le taux de positivité qu'il faudrait connaître
On peut donc interpréter les statistiques et faire dire aux chiffres tout et leur contraire. Pour l'ancien recteur de l'université de Liège, et scientifique de formation, Bernard Rentier. Il faudrait pour parler plus objectivement de l'épidémie, parler de taux de positivité : "Quand on parle de nombre de cas, on ne sait pas si c'est sur 10, 100 ou 1.000 tests effectués. Il manque un volet important, c'est le nombre de tests effectués, combien sont positifs et combien négatifs. Sur le site de Sciensano, elle n'existe pas ou est très difficile à trouver. C'est le nombre de tests totaux qui doit intervenir dans le calcul car il donne le dénominateur du rapport entre cas positifs et total des cas testés."
C'est une façon de comptabiliser utilisée partout dans les statistiques épidémiologiques
Et de poursuivre: "C'est une façon de comptabiliser utilisée partout dans les statistiques épidémiologiques, c'est du bon sens, digne d'un étudiant de première année. on a le nombre de cas sur le nombre d'habitants pas sur le nombre de tests réalisés, c'est la donnée scientifique la plus importante." Pour lui, les nombres absolus font plus peur; Si on dit qu'il y a 40 personnes contaminées dans votre commune, et la semaine dernière 36, c'est une augmentation de 17%, c'est objectif mais c'est sur un nombre très petit. Alors le taux de positivité devrait aller un peu dans le sens de ce que Bart De Wever dit.