Aux côtés du Premier ministre, des biostatisticiens ont aussi présenté les résultats de leurs recherches. Sur base de données statistiques et d’enquêtes menées sur le comportement des Belges, par exemple leurs déplacements, les contacts qu’ils ont en période de déconfinement etc., ces biostatisticiens ont élaboré des modèles mathématiques pour tenter de prédire l’impact qu’aurait un déconfinement sur l’évolution de l’épidémie en Belgique et, en particulier, les conséquences que cela aurait sur les hospitalisations. Ce travail a aussi tenté de tenir compte du variant britannique du Covid, plus contagieux.
Ces biostatisticiens ont calculé ce qu’il se passerait si l’on devait assouplir les mesures et permettre aux Belges de revivre comme en septembre dernier, la période depuis mars 2020 où les restrictions ont été les plus faibles. Pour rappel, les restaurants étaient ouverts et il était permis d’avoir des contacts proches avec jusqu’à une dizaine de personnes, par exemple.
Les experts ont calculé les effets d’un assouplissement de cette ampleur au 1er mars, au 1er avril et au 1er mai. Sans surprise, plus les assouplissements des mesures Covid interviendront tard, plus l’effet de la vaccination sera grand et plus l’impact sera limité sur l’augmentation des hospitalisations.
Dans ce schéma, un relâchement des mesures au 1er mars est présenté comme le plus mauvais des scénarios. On observerait dans le courant du mois d’avril un pic de l’épidémie comparable à ce que la Belgique a connu en novembre ou lors du premier confinement. Si le variant britannique du Covid devait être plus virulent que ce que l’on en sait actuellement, ce nouveau pic épidémique pourrait même, selon les experts, être deux fois plus important.
Un assouplissement des mesures Covid le 1er avril laisserait entrevoir un scénario plus avantageux. Il y aurait toujours un rebond de l’épidémie le mois suivant, mais il serait plus modéré et inférieur à ce que la Belgique a connu cet automne.
Le scénario d’un déconfinement à partir du 1er mai présenterait une évolution de l’épidémie encore plus favorable, avec des courbes de contamination et d’hospitalisation plus modérées.
A en croire les biostatisticiens et les graphiques qu’ils ont présentés, que l’on déconfine le 1er mars, le 1er avril ou le 1er mai, le résultat en juillet devrait être le même : une diminution importante des chiffres de l’épidémie. La seule chose qui aura varié, ce sera le pic épidémiologique. Plus on déconfinera tôt, plus ce pic sera élevé.
Ce qui a fait dire, en fin de conférence de presse au Premier ministre, Alexander De Croo qu’il y a "un besoin absolu de rester très prudent". Pour le Premier ministre, "nous ne nous trouvons plus très loin du moment où le risque d’une troisième vague se réduira fortement".
Vendredi, un comité de concertation se penchera sur l’évolution des chiffres de l’épidémie et sur l’adéquation des mesures sanitaires.