Si les anniversaires sont habituellement des moments joyeux, celui-ci n’en est pas vraiment un. Le SARS-CoV-2 souffle en effet sa première bougie.
Mais alors que notre combat contre cette pandémie n’est pas terminé, son origine n’est pas encore connue. Fabriqué en laboratoire? Transmission par une chauve-souris ou un pangolin?
Ce matin dans Matin Première, nous avons essayé de faire la lumière sur cette question avec Eric Muraille, chercheur FNRS en Faculté de Médecine à l’ULB ainsi que Zhifan Liu, notre correspondant à Pékin.
La Chine refuse l’enquête
Les premiers cas de coronavirus s’étant déclarés dans la ville de Wuhan, les regards se sont tout naturellement portés sur la Chine. Mais alors que l’Empire du Milieu a réussi à contrôler la maladie grâce à des mesures de confinement très strictes, les autorités s’opposent aujourd’hui à ce qu’une enquête soit faite pour découvrir l’origine du virus.
"Cela fait un an que l’Organisation mondiale de la santé cherche à dépêcher une équipe d’experts" détaille Zhifan Liu, notre correspondant à Pékin. "L’Agence onusienne a bien été autorisée cet été à envoyer une équipe en Chine pour comprendre comment le virus est passé de l’animal à l’homme. Une mission sans risque pour le régime communiste car l’hypothèse d’une transmission par la chauve-souris faisant consensus."
►►► À lire aussi : "The Wuhan files" : ce que la Chine savait… et ne savait pas au début de la pandémie de coronavirus
Pas question toutefois pour Pékin d’ouvrir les portes de Wuhan aux experts internationaux pour enquêter sur l’origine du virus. "Pas même l’OMS qui pourtant a été critiqué notamment par les Etats-Unis, pour sa complaisance avec les autorités chinoises. Jusqu’ici, seuls les experts chinois ont le droit de mettre les pieds dans le marché des fruits de mer de Wuhan fermé au public."
Aujourd’hui, Pékin remet même en cause le fait que le virus soit parti de ce marché. "Pour Le Quotidien du peuple, organe de presse officiel du Parti communiste chinois, toutes les preuves sont réunies pour dédouaner Wuhan. Le coupable est d’ailleurs tout trouvé : les produits surgelés accusés d’avoir amené le virus dans le territoire chinois. Pour cela, la propagande s’appuie sur une étude de l’Institut italien du cancer qui affirme que des traces du virus avaient été retrouvées dans le corps de patients italiens dès l’automne 2019. Au début de l’année, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a également affirmé que le virus avait été importé par des soldats américains lors des jeux paramilitaires de Gourin à l’automne 2019."