La ville de Marseille, classée en zone d’alerte maximale au coronavirus, a réclamé ce jeudi un "délai de dix jours" avant la mise en œuvre des mesures de restriction, dont la fermeture totale des bars et des restaurants ordonnée par le gouvernement.
Il faut impérativement que les mesures soient gelées
Le premier adjoint de la mairie de Marseille, Benoît Payan, a demandé que l’Etat révise ses annonces assurant que l’épidémie décroît dans la région.
"Avec Mme la maire (Michèle Rubirola), je demande au gouvernement dix jours avant la mise en place de nouvelles mesures. Si à la fin de la semaine prochaine, les indicateurs repartent à la hausse, nous serons prêts à prendre les décisions qui s’imposent et qui seront alors comprises par tout le monde. D’ici là, il faut impérativement que les mesures soient gelées.", a annoncé le premier adjoint de la mairie de Marseille, dans une déclaration à la presse.
Marseille avait été prévenue cet été
Sans répondre à la demande de la municipalité, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a assuré ce jeudi avoir invité en août les autorités locales à prendre rapidement des mesures, faute de quoi le gouvernement devrait en imposer de plus coercitives par la suite.
"J’ai eu la maire de Marseille au téléphone plusieurs fois cet été. Je l’ai sensibilisé au mois d’août en lui expliquant que les indicateurs devenaient mauvais, qu’il y avait des contaminations dans un milieu jeune […] et que c’était dangereux pour l’évolution de la situation", a-t-il expliqué devant la commission d’enquête sénatoriale sur la gestion de la crise sanitaire.
Le ministre de la santé assume pleinement la décision annoncée ce mercredi. "Lorsqu’il faut protéger la vie des gens, lorsqu’il faut prendre des mesures difficiles pour éviter que les gens meurent […], ça me paraît être agir en responsabilité. Je l’assume, et je l’assumerai à chaque fois que ce sera nécessaire", a-t-il conclu.