Avec Le passager, Cormac McCarthy explore un nouvel élément : l’océan. L’action se situe dans les eighties. Son héros, Bobby Western, est un plongeur professionnel en grande profondeur. Il est envoyé en mission pour visiter la carcasse d’un avion au fond de la mer. Une fois à l’intérieur de l’habitacle, alors que la porte était encore scellée, il lui semble qu’un passager est manquant. Le mystère est engagé. La progression du roman est martelée de personnages énigmatiques. Des visions qui apparaissaient à sa jeune sœur. Alicia s’est suicidée dix ans plus tôt. Avant cela, elle était internée à Stella Maris, titre du second tome.
Après une œuvre littéraire dominée par la masculinité, l’auteur souhaitait consacrer un roman à un personnage féminin. Est-ce que l’énigme sera résolue au terme du diptyque ? Olivier Cohen qui a la vue sur les deux tomes nous prévient :
" C’est ça le sens de ce diptyque, c’est que Cormac McCarthy pose des questions mais c’est au lecteur de trouver les réponses. […] Cette histoire de passager manquant, c’est un peu un puzzle auquel il manquerait une pièce. Et au fond, c’est un peu l’image je crois, de ce qu’est la littérature pour Cormac McCarthy. C’est cet espace vide que le lecteur occupe, et c’est au lecteur d’inventer ce qui manque dans le livre. Ça fait partie de l’immense générosité de cet écrivain qui ne boucle pas ses histoires. Ce n’est pas lui qui a le dernier mot, le dernier mot, c’est vous qui l’avez".