Le PS, le MR, Ecolo, les Engagés et DéFI ont renouvelé vendredi la Charte pour la démocratie. Ce document, qui définit les règles du cordon sanitaire à l'égard de l'extrême-droite, tient compte de phénomènes nouveaux, comme l'émergence des réseaux sociaux. Il précise aussi certains engagements à la lumière de polémiques récentes.
Dans un communiqué commun, les présidents des cinq partis constatent que l'espace francophone belge, où l'extrême-droite demeure marginale, constitue une exception en Europe.
Des réseaux sociaux, sans aucune régulation
"Il y a lieu de s'en réjouir, mais aussi d'y réfléchir. Parmi les explications, nous pensons que le cordon sanitaire établi par nos partis respectifs a contribué à cette absence ou quasi-absence", indiquent-ils. "Néanmoins, l'avènement des réseaux sociaux, sans aucune régulation, a offert aux idéologies nationalistes, identitaires, discriminatoires, racistes et antisémites une caisse de résonance dont elles étaient privées jusqu'alors."
Danger extrémiste
"Ces nouveaux médias ravivent le danger extrémiste qu'unanimement nous voulons écarter tant il met en péril nos libertés fondamentales et nos valeurs démocratiques. Face à la menace que constituent plus que jamais ces idéologies pour la cohésion sociale et le vivre-ensemble, pour nos institutions et notre système démocratique, nous jugeons nécessaire aujourd'hui de réaffirmer notre détermination à défendre l'ensemble de nos valeurs fondamentales et de nos principes constitutionnels".
La Charte précise que le code de bonne conduite "s'applique en tout lieu et en toutes circonstances" -c'est-à-dire dans l'espace francophone et ailleurs- aux mandataires, militants et candidats des partis concernés.
Une grande partie des engagements contenus dans ce document figuraient déjà dans sa version de 2002, comme le refus de toute coalition avec des partis dont l'idéologie ou les propositions attentent aux principes démocratiques. Certaines d'entre elles sont toutefois précisées, comme la remise en cause de l'Etat de droit, le recours à la violence et le renversement du régime parlementaire ou démocratique.
Des points sont amplifiés. Il est notamment question de ne pas adopter un comportement, tenir ou répercuter des propos amplifiant ou banalisant des propos racistes, discriminatoires, xénophobes ou antisémites qu'ils soient tenus par des personnes vivant en Belgique ou à l'étranger. L'engagement est pris aussi de modérer de tels propos qui s'exprimeraient sur les comptes de réseaux sociaux des 5 partis. De même que de refuser la participation à tout débat audiovisuel ou sur internet auquel serait associé un représentant d'un parti non démocratique.