Les sœurs de l'abbaye de Cordemois sont toujours menacées d'expulsion. Souvenez-vous, il y a quelques semaines, une bonne centaine de Bouillonnais s'était rassemblée à l'occasion d'une messe de soutien pour protester contre le départ des religieuses décidé par l'ordre cistercien, et ce pour le 3 décembre. Les sœurs avaient également manifesté leur intention de rester au sein de l'abbaye, mais l'ordre, selon leur avocat, compte bien faire respecter sa décision puisqu'une délégation s'est rendue sur place le Jour-J.
"La délégation était dirigée par la présidente de la commission de fermeture, accompagnée d'autres personnalités du monde religieux cistercien, pas pour une visite de courtoisie, mais bien pour les expulser de leur monastère", explique Me Muylaert. "Ce qui a obligé les sœurs à faire appel à la police. Un constat a été fait avec une audition et une plainte a été déposée pour harcèlement contre X".
Au final, la délégation a été refoulée et est repartie sans avoir pu rencontrer les occupantes. Rappelons que les menaces de fermeture courent depuis 2017 suite à des tensions qui, selon l'avocat des religieuses, n'existent plus. Il ne serait donc plus question d'appliquer la sanction de fermeture.
Mais ayant une nouvelle fois fait barrage à leur ordre, les six sœurs ne risquent-elles toutefois pas des répercussions plus sévères encore ? "Justement, ça c'est un nouveau problème qui se présente", reconnaît-il. "Les sœurs sont maintenant menacées d'être relevées de leurs vœux et donc réduites à l'état laïque. Ce qui, à mon avis, n'est pas possible eu égard aux nouveaux éléments du dossier et certainement pas dans l'attente d'un nouvel examen".