Pour mettre les choses dans leur contexte, l’époque de création des œuvres artistiques ci-dessus jouissait d’un climat différent. Nous étions en plein dans ce qu’on a appelé par la suite "le petit âge glaciaire". Dans le passé eut lieu – surtout dans l’hémisphère nord – entre environ l’an 1300 et 1860, une période de refroidissement. Un peu moins de 1 °C. Cela a néanmoins suffi à provoquer des hivers bien plus rigoureux et un climat plus frisquet.
Dans cet espace de temps, trois périodes encore plus spécifiquement froides ont été observées : les trois premiers quarts du XIVe siècle, le dernier tiers du XVIe (période des peintures de Brueghel, notamment) et de 1815 à 1860. On pointe aussi des périodes de froid particulièrement terribles, comme celle survenue en 1709. Trois mois de gel intense. A Paris, la Seine se fige ; la Tamise est elle aussi prise dans les glaces ; il fait -29 °C à Berlin ; il est possible d’aller du Danemark en Suède… À pied. Disettes, épidémies et famines vont ensuite se charger de frapper l’Europe.
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Tout comme un peu avant cet hiver 1709, on a remarqué que ce "petit âge glaciaire" était émaillé de grandes éruptions volcaniques sur la planète. Les poussières et la cendre crachées par les volcans empêchent le passage des rayons du soleil et favorisent le froid. Ainsi, 1816 fut "l’année sans été", à cause de l’explosion du Tambora, en Indonésie. Des facteurs comme des éruptions, une diminution de l’activité solaire ou encore une altération du Gulf Stream sont invoquées pour expliquer cette période de l’histoire climatique. Avant elle, il y eut l’inverse, une moyenne positive d’environ 1 °C. Ce qu’on surnomme parfois l’optimum climatique médiéval (du Xe siècle à environ 1300, donc). Et à partir de la fin du XIXe, les effets de la révolution industrielle et le début de l’augmentation progressive des températures due à l’activité humaine.