Contre vents et marées, un promoteur veut transformer une ancienne maison de repos en habitat groupé pour seniors à Lasne

Le projet se veut donc aussi participatif. L’entretien du jardin et de la piscine, par exemple, ce sont les habitants qui devront s’en occuper eux-mêmes, pour éviter de devoir recourir à de coûteux prestataires. Ils auront aussi pour mission de faire vivre cet habitat groupé, s’assurer que chacun ne reste pas cloîtré dans son appartement.

"On a une très grande carcasse et c’est ce qui a justement permis d’imaginer de nombreux espaces communautaires pour essayer d’agrémenter la vie des résidents", ajoute le promoteur.

Dans ces locaux communautaires, en plus de la piscine, il y aura notamment un sauna, une salle de fitness et de yoga, une bibliothèque, un endroit pour bricoler et une salle informatique. Sans oublier, à l’extérieur, une serre et un potager pour cultiver des légumes.

Séduisant sur papier, ce projet a pourtant déjà été recalé deux fois. La commune et les instances régionales trouvent qu’il est disproportionné et qu’il n’offre pas toutes les garanties de réussite. Selon la bourgmestre, Laurence Rotthier, il faudrait commencer par réduire le nombre d’appartements et recalibrer les espaces communs.

"Depuis le début, la commune demande de passer à quinze ou vingt logements, explique-t-elle. Aujourd’hui, on en est encore loin. Et si on parle d’un projet d’habitat groupé avec des activités et des espaces communs, aujourd’hui il y a une autre problématique. Les espaces communs, tout le monde le dit, ne sont pas suffisants."

Le promoteur a pourtant déjà revu sa copie plusieurs fois. Par rapport au projet initial par exemple, le nombre d’appartements a été ramené de 36 à 24. Selon lui, diminuer encore ne permettrait plus de faire fonctionner l’habitat groupé et toutes les activités communautaires.

"Pour faire vivre tous ces lieux communs qui participent à l’agrément de vie, explique Alain De Braekeleer, il faut des bras et des cerveaux. Donc il faut un certain nombre de personnes. On ne peut pas descendre plus bas sauf à commencer à enlever les espaces communautaires. Mais on réduirait aussi, je pense, l’agrément de vie."

Et si on retire les espaces communautaires, on risque aussi de retomber dans une opération immobilière classique, dont le promoteur ne veut pas.

Alors, que faire ? Pour Alain De Braekeleer, laisser tomber ne fait pas partie des options. Persuadé que ce projet répond à une demande, il a récemment introduit une troisième demande de permis. Mais il risque bien de se voir opposer un troisième refus.