Comment garantir la continuité des services publics en période de coronavirus? Depuis le début de la crise l’an dernier, toutes les communes ont été confrontées à des cas de Covid parmi leur personnel. A Tubize, par exemple, le service population est fermé jusqu’à vendredi prochain. Certains employés sont positifs, parfois malades, et tout le monde est en quarantaine. C’est la première fois qu’un service est affecté à ce point dans cette ville de l'ouest du Brabant wallon.
Dans ce genre de situation, c’est le règne de la débrouille. On réorganise les effectifs pour assurer un service minimum partout, mais c’est loin d’être facile.
"On a pris des mesures pour que le call-center de la ville puisse réorienter le citoyen vers les services qui essaient de suppléer les missions du service population, explique Michel Januth, bourgmestre de Tubize. Les rendez-vous ont été postposés et on essaie de servir tout le monde le mieux possible. Mais je demande vraiment à la population de faire preuve de compréhension et de compassion par rapport à la situation délicate vécue par l’ensemble des agents du service population-état civil."
Un test quotidien avant de commencer sa journée
Pour les communes, une solution se profile néanmoins: les autotests. Dans un courrier adressé récemment au ministre wallon Christophe Collignon, l’Union des Villes et Communes de Wallonie (UVCW) demande que les pouvoirs locaux puissent disposer rapidement de tests adaptés, simples à mettre en œuvre, pour permettre aux agents de travailler sans se mettre en danger.
"Ces tests nous permettraient de lancer les équipes le matin en toute sécurité, notamment dans des milieux qui ne peuvent pas télétravailler, explique Maxime Daye, président de l’UVCW et bourgmestre de Braine-le-Comte. Le guichet population doit pouvoir continuer à délivrer des cartes d’identité et des permis de conduire. Le service des travaux doit pouvoir nettoyer les rues, tailler les espaces verts ou réparer les chaussées après l’hiver. Il y a donc une grosse demande des services publics de pouvoir contrôler les équipes le matin avant le départ."
"Si on avait des tests rapides, ça permettrait au personnel de travailler en toute sécurité et de pouvoir écarter directement les agents qui éventuellement seraient testés positifs, ajoute Michel Januth. Donc ce serait un plus, effectivement."
Quelles modalités?
Reste à voir comment cette demande sera reçue. L’Union des Villes et Communes est confiante mais il reste beaucoup de choses à régler.
"D'après les informations qui commencent à nous parvenir, ce serait envisageable, poursuit Maxime Daye. Dans la réserve des autotests du gouvernement fédéral, une partie serait disponible pour les services publics. Mais nous n’avons pas encore de répartition ni de méthode. Il faut aussi qu’il y ait un accord avec les syndicats sur la manière de procéder. Est-ce que c’est la médecine du travail? Est-ce que ce sont les chefs de services? Est-ce que c’est le Service interne pour la Prévention et la Protection au Travail qui va contrôler et faire ces autotests? Ce sont des questions qui restent en suspens et qui nécessitent forcément une circulaire du ministre des pouvoirs locaux."
Et pour l’Union des Villes et Communes, il y a urgence. Il en va de la qualité du service au citoyen et de la sécurité des agents communaux sur leur lieu de travail.