Votre carte d'identité peut vous sauver la vie. Ne l'oubliez pas si vous vous rendez chez le médecin, car de plus en plus de généralistes s'équipent en matière informatique afin de suivre leurs patients au plus près. Un changement dans les habitudes des patients et des docteurs.
Aujourd'hui, avant de prendre votre tension, votre médecin risque de vous demander votre carte d'identité. Celle-ci fonctionne comme un badge d'accès, grâce auquel votre généraliste se connecte à votre dossier médical informatisé. Il peut y consulter les dernières analyses de ses patients: "Les consultations des spécialistes: de son cardiologue ou de son pneumologue par exemple; un passage aux urgences, cela peut être un examen radiologique ou une prise de sang", explique Mathieu Boxus généraliste à Jurbise. En cas d'accident, cela peut s'avérer très utile: "C'est vrai que si le patient a un accident à l'autre bout de la Belgique, le médecin qui le soigne, avec son accord, pourrait éventuellement accéder à des données intéressantes pour lui donner les meilleurs soins".
Résumé du dossier médical
Mais rassurez-vous, toutes les informations communiquées à votre médecin généraliste ne se retrouvent pas en ligne. Le médecin généraliste encode dans un "summer" (résumé, en anglais) différents renseignements tels que les antécédents, les allergies et les traitements de ses patients. Ce sont les seules données partagées sur le réseau de santé wallon, la plateforme informatique. "Pour un patient polymédiqué avec différentes pathologies, le médecin généraliste est le mieux placé pour savoir quel est le schéma de médication, quels sont ses antécédents, ses diagnostiques, etc. Donc, nous disposons d'une information unique qui est pertinente à partager si le patient doit se faire soigner aux urgences à l'hôpital ou au poste de garde de médecine générale le weekend" précise le docteur Jongen. Avec une condition sine qua non: le patient doit donner son accord. Michel Style n'y voit pas d'inconvénient: "Pour moi, c'est une question de sécurité, pour les premiers soins d'urgence. On ne connaît peut-être pas tous nos antécédents, mais on sait plus ou moins pourquoi on est traité. Cela me rassure."