Namur

Conseil communal houleux à Couvin : 3 sans-abris ont interrompu la séance à plusieurs reprises

Par Laurick Ayoub, Pierre-Yves Millet

Des personnes sans domicile fixe ont fait irruption dans la salle du conseil communal jeudi soir pour reprocher à la Ville sa gestion des sans-abris, l'absence d'abri de nuit et l'absence d'aide réelle apportée à ces personnes précarisées. La séance en a été chamboulée, la tension était palpable, au point que la retransmission vidéo du conseil a même été interrompue.

D’où vient le problème ?

Cette problématique s'est cristallisée ces derniers jours avec le cas de quatre SDF qui vivent actuellement dans les bâtiments de l’ancien Institut Saint-Germain, au cœur du centre-ville. Le propriétaire du bâtiment voudrait les faire expulser. D’après les bénévoles, ils seraient 18 dans le cas ; moins d’une dizaine, selon la commune.

Ces personnes sans domicile fixe logeraient dans trois squats différents. Pour Adrien Roger, ancien sans domicile fixe devenu bénévole, la situation est alarmante. "Les squats sont dans un état de délabrement total. Il y a des rats, des souris, des insectes qui courent partout. Si on n’intervient pas, on craint une catastrophe. D’autant qu’il y a déjà eu un incendie."

Pour lui et son équipe de bénévoles, les personnes sans domicile fixe se cachent dans Couvin. Pour éviter d’être envoyés dans des grandes villes. "Je le dis franchement : je suis un ancien SDF, j’ai été à Couvin… on m’a envoyé trouver de l’aide à Charleroi. Sauf que là-bas, je me suis fait dépouiller à plusieurs reprises de tout ce que j’avais. Il faut savoir que la rue est vraiment un monde chaotique ! C’est d’ailleurs ce qui nous fait peur : qu’ils se retrouvent dans des conditions désastreuses à Charleroi."

Avec un abri de nuit à Couvin, on risque d’en avoir 50

Mais du côté de la Ville de Couvin, on conteste cette version. Personne n’est chassé de la ville, répond Maurice Jennequin, le bourgmestre, qui assure essayer de trouver des solutions. Même si un abri de nuit est exclu pour le moment. "Si on le met à Couvin, on risque d’en avoir 50 ! Ils vont descendre de Charleroi ou Namur et venir à Couvin, parce que c’est mieux d’être dans une petite structure qu’une grande, dans une grande ville."

Le bourgmestre a décidé de reloger ces personnes dans des bâtiments moins délabrés, à Dailly ou Bourlée. Maurice Jennequin rajoute aussi qu'un abri de nuit coûterait trop cher, en raison des infrastructures et du personnel demandés.

Ci-dessous, vous retrouverez le récit des débats mouvementés d’hier.

Les débats ont été tendus, jeudi soir, lors de la séance du conseil communal à Couvin.
Les débats ont été tendus, jeudi soir, lors de la séance du conseil communal à Couvin. © Google Maps

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