Conseil communal à Tubize : l’opposition dézingue la majorité, le bourgmestre chahuté

De son côté, Samuel D’Orazio, conseiller communal MR, a déploré l’image calamiteuse de la gestion de la ville, résultat de ces conflits politiques incessants.

"Si les querelles internes à votre collège occupent l’essentiel de l’actualité, c’est regrettable, a-t-il déclaré. Il est évident que tout cela vous amène à mettre de côté aujourd’hui tant les intérêts de la population que le respect des conseillers communaux. Votre majorité a perdu le sens des responsabilités et de la bonne gouvernance."

Le bourgmestre a parfois répliqué, mais il n’a pas semblé déstabilisé. Pas même à l’évocation d’un article paru samedi dans L’Avenir, qui l’a une nouvelle fois mis en cause dans l’affaire dite "Picalausa", du nom de l’ancien échevin qui n’avait pas payé son précompte immobilier pendant quinze ans. L’opposition est convaincue que Michel Januth a menti. Le Renouveau communal a même demandé sa démission. Mais le bourgmestre a répété qu’il n’avait rien à se reprocher, et il n’a pas démissionné.

Mourad Abdelali a lui aussi pris la parole brièvement, dans la foulée des interventions de l’opposition, pour regretter sa mise à l’écart par le collège communal. Au cours de la soirée, le ton est plusieurs fois monté entre lui, le bourgmestre et d’autres membres de la majorité.

En fait, une réconciliation entre DéFI, le PS et Ecolo paraît impossible. Le conseil communal a acté une séparation, sans qu’on puisse encore parler d’un divorce. DéFI reste à bord pour l’instant, en espérant, sans doute, un rapprochement avec le Renouveau communal et le MR pour évincer ses partenaires actuels.

Mais pour constituer cette majorité alternative, il faut que tous les élus de l’opposition se joignent à DéFI : non seulement les sept conseillers du Renouveau communal et les quatre MR, mais également deux anciens du RC (ils en ont été exclus) qui revendiquent l’étiquette "Les Engagés". Et manifestement, le compte n’y est pas (pas encore ?). Lundi soir, Jean-Marc Zocastello (Les Engagés), que l’on dit très proche du bourgmestre, a apporté son soutien au PS et à Ecolo sur un point très important de l’ordre du jour : le règlement taxe sur la gestion des déchets.

Or, ce vote favorable de Jean-Marc Zocastello a été décisif pour l’adoption du règlement. DéFI ayant décidé de voter contre, PS et Ecolo n’étaient pas suffisamment nombreux pour le faire passer. Ce vote "en âme et conscience" du conseiller Zocastello n’est pas passé inaperçu. Pourrait-il compromettre le scénario d’un renversement de majorité ?