"Nous (...) invitons le peuple congolais à se mobiliser comme un seul homme pour barrer la route à toute idée de révision de la loi électorale et au contournement de la Constitution", indique une déclaration signée par des dirigeants de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), du Mouvement de libération du Congo (MLC), de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) et de plusieurs dizaines de petits partis.
Dans ce texte transmis à la presse, les opposants exhortent également tous les députés et sénateurs "soucieux de l'avenir" du Congo à "s'abstenir d'accompagner les ennemis de la République dans leur sale besogne consistant à obtenir la révision de la loi électorale dans l'intérêt d'une personne au détriment de l'intérêt général".
Le gouvernement a déposé lundi au Parlement un projet de loi devant régir l'organisation des législatives et de la présidentielle censées avoir lieu fin 2016.
Le texte conditionne la tenue de ces élections aux résultats du recensement général de la population devant commencer cette année et que l'opposition soupçonne d'avoir été voulu par le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour retarder la présidentielle et se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
Le gouvernement a assuré vendredi que seraient organisées en 2015, selon la loi électorale actuelle, toutes les élections n'ayant pu avoir lieu depuis 2011 et la crise politique née de la réélection contestée de Joseph Kabila cette année-là : élections locales et provinciales, ainsi que les scrutins au suffrage indirect qui en découleront pour élire les sénateurs nationaux et les gouverneurs provinciaux.
Le dernier recensement de la population en RDC remonte à 1984, et le gouvernement fait valoir la nécessité d'un nouveau décompte de la population comme une exigence démocratique pour assurer aux élections un caractère pleinement représentatif.
Certains diplomates et analystes estiment qu'une telle tâche dans un pays grand comme près de cinq fois la France, pratiquement dépourvu d'infrastructures, et où pullulent encore une cinquantaine de groupes armés dans la partie est, pourrait prendre jusqu'à trois ans.
Belga