Régions Brabant wallon

Conflit politique à Tubize : « DéFI n’est pas un paillasson, on n’est pas là pour s’écraser devant des pratiques inacceptables »

A Tubize, le conflit politique au sein de la majorité PS-Ecolo-DéFI est loin de s'apaiser.

© Hugues Van Peel

"Cabale politique", "acharnement", "campagne de dénigrement" : DéFI n’a pas de mots assez durs pour qualifier l’attitude du collège communal de Tubize à l’égard de l’échevin Mourad Abdelali, visé par une nouvelle procédure de mise à l’écart alors qu’il vient à peine de récupérer ses attributions suite à un arrêt du Conseil d’Etat.

"C’est une situation ubuesque, déclare François De Smet, président de DéFI, de passage à Tubize lundi matin pour soutenir ses élus. Je n’ai pas de connaissance d’un retrait de compétences à un échevin pour des raisons politiques. Je n’ai pas le souvenir d’une telle violence, même verbale, entre partenaires d’une même coalition."

Transparence et bonne gouvernance

DéFI aime parler de transparence et de bonne gouvernance. Et pour François De Smet, c’est sur ces thèmes qu’une ligne de fracture est apparue avec le PS et Ecolo. D’abord lorsque l’affaire dite "Picalausa" a éclaté en 2021, puis dans le dossier sensible des garages construits sans permis au boulevard Deryck.

"Chez DéFI en Wallonie, nous sommes parfois un peu neufs dans les coalitions communales, mais nous avons une grande expérience à Bruxelles tout de même et cela se passe très bien dans toute une série d’autres endroits. Cela ne s’est pas si mal passé au début à Tubize. Mais on a vu une dégradation se faire peu à peu autour de certains dossiers, tous axés sur la bonne gouvernance. Et ici, on arrive à un paroxysme où clairement, on veut empêcher notre échevin de travailler, parce qu’il pose des questions qui dérangent."

Le collège dit vouloir écarter Mourad Abdelali pour protéger le personnel communal qui serait menacé par le comportement de l’échevin. Mais dans les griefs énoncés par le bourgmestre, DéFI ne voit rien qui justifie un retrait des attributions. Tout cela ne serait qu’un prétexte.

De gauche à droite: Pascal Goergen (président de DéFI Wallonie), Mourad Abdelali (échevin), François De Smet (président de DéFI), Filippo Lavore (conseiller communal) et Véronique Vandegoor (DéFI Brabant wallon)
De gauche à droite: Pascal Goergen (président de DéFI Wallonie), Mourad Abdelali (échevin), François De Smet (président de DéFI), Filippo Lavore (conseiller communal) et Véronique Vandegoor (DéFI Brabant wallon) © Hugues Van Peel - RTBF

Partialité et précipitation

Lundi matin, Mourad Abdelali a repris la chronologie des faits ayant amené le collège à le priver de ses attributions. Entre les lignes, on comprend que le dossier aurait été monté de façon partiale, pour nuire à sa réputation. Mais alors, que penser du rapport d’analyse de risques psycho-sociaux établi par Cohezio (service externe de prévention et de protection au travail) sur base d’une dizaine d’entretiens avec des agents communaux ?

"Ce rapport relate des attitudes qui me sont imputées, sans que ces attitudes ne soient objectivées, ni clairement définies et identifiées, explique Mourad Abdelali. Il ne contient aucun fait concret, circonscrit dans le temps et dans l’espace, qui me permettrait de savoir ce qui m’est précisément reproché ou ce qui fonde les attitudes dont il est question. Aucun comportement objectif clairement défini et identifié n’y est mentionné."

Et l’échevin de rappeler qu’il n’a jamais été associé à ce rapport. Malgré ses demandes répétées, il n’a pas été entendu par Cohezio.

En septembre, le collège a fini par adopter une série de mesures préventives pour protéger le personnel communal et empêcher l’échevin d’entrer en contact direct avec les agents. L’application de ces mesures aurait dû faire l’objet d’une évaluation deux mois plus tard, mais le collège n’a pas attendu. Le 21 octobre, il décidait de priver Mourad Abdelali de ses attributions. "Que cache cette précipitation ?", s’interroge le principal intéressé.

Un retour à la raison

Pour DéFI, cet épisode n’a que trop duré. Le président François De Smet demande au PS et à Ecolo d’en revenir à la raison.

"A titre personnel, je n’en désespère pas, commente-t-il. Si les partenaires tendent la main plutôt que de trouver des procédures pour essayer d’empêcher notre échevin de travailler, pourquoi pas. Tout reste possible. Nous, on le ressent jusqu’ici comme une intimidation et un acharnement qui ne sont pas acceptables. On aimerait bien passer notre temps à autre chose, mais d’un autre côté, DéFI n’est pas un paillasson. On n’est pas là pour s’écraser devant des pratiques qu’on ne peut pas accepter."

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