La ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, a estimé mercredi "hautement probable" que le président russe Vladimir Poutine veuille envahir l'Ukraine et prendre sa capitale Kiev, après la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de territoires séparatistes prorusses.
"Nous pensons qu'il est hautement probable qu'il mène à bien son projet d'une invasion totale de l'Ukraine", a déclaré Liz Truss sur la chaîne télévisée Sky News. "Nous pensons qu'il est hautement probable que ce soit ce qu'il prévoit", a-t-elle ajouté, interrogée sur une éventuelle prise de Kiev.
Après l'annonce mardi de sanctions britanniques visant de trois oligarques proches du Kremlin et des banques russes, la cheffe de la diplomatie a rappelé que le Royaume-Uni était prêt à aller plus loin en cas de nouvelle escalade militaire.
"Faire souffrir Vladimir Poutine et son régime"
Ce régime de sanctions, "le plus dur jamais mis en place contre la Russie" par les Britanniques, permettra "de faire souffrir Vladimir Poutine et son régime et l'économie russe", a-t-elle souligné.
"Mais cela ira plus loin si nous voyons une invasion totale de l'Ukraine", a-t-elle prévenu, évoquant notamment une limitation de l'accès de Moscou aux marchés britanniques, notamment en matière de dette souveraine.
Ces nouvelles sanctions seraient prises "conjointement avec nos alliés internationaux", a précisé Liz Truss.
Une nouvelle série de sanctions?
Selon le site Politico, le gouvernement britannique finalise une nouvelle série de sanctions à annoncer dans les jours à venir, prévoyant de cibler une liste plus longue d'oligarques et de proches de Vladimir Poutine de haut rang.
Les sanctions britanniques annoncées mardi prévoient de geler les avoirs de trois milliardaires considérés comme étant proches du président russe, et de les interdire sur le territoire britannique. Elles visent aussi cinq banques dont Rossiïa et Promsviazbank, très active pour financer l'industrie de la défense.
S'il a adopté une position dure face à Moscou dans la crise russo-occidentale autour de l'Ukraine, le gouvernement britannique est accusé dans le même temps de fermer les yeux depuis des années sur l'origine de l'argent russe affluant à Londres.