L’Éthiopie a accusé jeudi les États-Unis de propager de fausses informations sur les conditions de sécurité dans le pays frappé par la guerre, avertissant qu’elles pourraient nuire aux relations bilatérales.
Des foules de partisans du gouvernement ont manifesté jeudi devant les ambassades des États-Unis et du Royaume-Uni dans la capitale Addis Abeba, agitant des drapeaux éthiopiens et scandant "Stop à l’ingérence étrangère" et "Stop aux fake news".
Les affirmations de l’Éthiopie mettent en relief des tensions croissantes entre le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed et des puissances mondiales qui le considéraient autrefois comme un réformateur.
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L’Éthiopie était perçue par Washington comme un partenaire crucial pour la sécurité dans la Corne de l’Afrique instable, mais les relations se sont détériorées en raison de la guerre qui dure depuis plus d’un an contre les rebelles tigréens qui menacent désormais de marcher sur Addis Abeba.
Les Etats-Unis irrités par la situation
Le 5 novembre, le Département d’État a ordonné le retrait du personnel non-essentiel de son ambassade à Addis Abeba en raison du "conflit armé, de troubles civils et d’éventuelles pénuries d’approvisionnement". La décision américaine a été suivie par plusieurs autres missions diplomatiques.
Cette semaine, l’ambassade des États-Unis semble avoir irrité le gouvernement du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en publiant un avertissement concernant un risque d’attaques terroristes en Éthiopie.
"Auparavant, ils (les Américains) diffusaient des informations selon lesquelles Addis Abeba est encerclée (par les rebelles), maintenant ils ajoutent cette fausse information selon laquelle une attaque terroriste va avoir lieu", a déclaré jeudi Kebede Desisa, un porte-parole du gouvernement éthiopien, lors d’une conférence de presse.
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"Ces actions nuisent aux relations historiques entre les deux pays", a-t-il ajouté.
La guerre a démarré au Tigré en novembre 2020 lorsque le Premier ministre éthiopien y a envoyé l’armée fédérale afin d’en destituer les autorités, issues du Front de libération du Tigré (TPLF), qui défiaient son autorité et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires.
Les combats ont fait des milliers de morts et poussé des centaines de milliers de personnes dans des conditions proches de la famine, selon des estimations de l’ONU.