Le confinement est donc officiellement prolongé jusqu’au 3 mai. Une prolongation de deux semaines qui n’est pas sans inquiéter certains professionnels de la santé mentale.
A Tournai, par exemple, les équipes mobiles du centre psychiatrique "Les Marronniers" reçoivent paradoxalement moins d’appels que d’ordinaire.
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"On imagine que les personnes ont cru qu’avec le confinement nos services n’étaient plus actifs. Ça veut dire que des gens en difficulté n’osent plus faire appel à nous", déplore le Docteur Virginie Roobaert qui assure la coordination des équipes mobiles dans le Tournaisis.
Un silence inquiétant
Ce silence ne rassure pas en pleine période de confinement où de nombreuses personnes se retrouvent seules avec leurs problèmes.
"C’est inquiétant. Parce qu’on sait que des problèmes psychiatriques très divers peuvent se produire en ce moment : ça peut être des décompensations psychiatriques d’une maladie connue, mais aussi des problèmes liés au confinement ou au deuil. Ça peut aussi arriver à des gens qui n’avaient jamais présenté de problèmes psychiatriques jusqu’ici."
La psychiatre craint que trop de gens continuent à gérer leurs difficultés sans l’aide de professionnels.
"On insiste vraiment pour que toutes les personnes en détresse nous appellent dès maintenant. Pour une écoute ou une visite. Il ne faut pas attendre le déconfinement pour le faire. Sinon on risque d’être débordés par les demandes dans quelques semaines. On aura alors des gens qui pourront être pris en charge, mais d’autres qui passeront sous les radars. Je pense aux personnes qui intériorisent leur souffrance et qui ne se plaignent pas. Et pour ceux-là, on sait qu’il y a un risque plus important de passage à l’acte."