Le comité de concertation a annoncé une série de nouvelles mesures ce vendredi matin. Il n'est pas question, pour l'heure, d'un reconfinement de la population. Pour l'éviter, le comité de concertation resserre un peu plus ses restrictions.
“Les mauvais chiffres se poursuivent, 9 provinces sont en état d’alerte niveau 4”, débute Alexander De Croo. "La province de Limbourg ne l’est pas encore mais toutes les prévisions montrent qu’elle ne tardera pas à passer au niveau 4 également".
"La semaine dernière, nous avons déjà imposé des restrictions importantes, des restrictions drastiques. Il y a beaucoup de personnes qui se posent des questions par rapport à ça", poursuit le Premier ministre.
"Mais ces mesures ont plusieurs objectifs : éviter les contacts, permettre aux hôpitaux de faire leur travail, permettre à nos enfants d’aller à l’école, à nos entreprises de continuer à tourner et préserver au maximum le bien-être mental de la population"
"Avec un virus aussi répandu qu’actuellement, il faut limiter le reste à l’essentiel", poursuit le Premier ministre. "Il y a aura des mesures plus strictes pour les événements sportifs, culturels, les parcs d’attractions, les activités de jeunesse,...". Ces mesures seront appliquées durant un mois.
SPORT
Trois mesures ont été prises concernant le sport. Dès ce soir, les compétitions professionnelles pourront se poursuivre mais sans public. Les compétitions des sports amateurs sont reportées.
Il est interdit de consommer des boissons et de la nourriture près des terrains de sport. Toute personne assistant à une compétition doit, par ailleurs, porter un masque.
Les entraînements à l'extérieur sont à privilégier. Il est possible de faire du sport en salle pour autant que la distance d'1m50 soit respectée. Les enfants, jusqu'à 12 ans, peuvent encore faire un sport de contact. Les piscines restent ouvertes.
ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
Le nombre d'étudiants dans les auditoires est limité à 20%. "Nous voulons faire une exception pour les premières années", explique le ministre-président flamand Jan Jambon. "Si vous devez faire votre première année d'université ou de haute-école, totalement assis devant un écran, ce n'est pas possible". Là, le taux de présence est donc amené à 50%.
"C'est important de préserver les stages et les travaux pratiques", précise le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet.
Le porte du masque reste obligatoire, sauf pour les travaux pratiques où cela s'avère impossible.
ECOLES PRIMAIRES ET SECONDAIRES
Quant aux écoles primaires et secondaires, la règle reste le présentiel à 100%.
Lire aussi: Coronavirus : une étude à l'école du Sart-Tilman semble indiquer que les enfants ne sont pas contaminateurs
Pour les activités extra-scolaires, la prudence est de mise. Si ces activités sont intérieures, elles ne sont accessibles qu'aux moins de 12 ans.
TÉLÉTRAVAIL
"Il faut qu'un maximum de gens fasse du télétravail. La règle, c'est la règle", explique le ministre de la Santé. Quand c'est possible, c'est donc le télétravail qui reste la norme. "A toutes les personnes qui sont touchées sur le plan économique, nous faisons tout notre possible pour vous soutenir", a ajouté Alexander De Croo.
Le couvre-feu entre minuit et 5h du matin est quant à lui maintenu.
CULTURE
Les activités culturelles ne sont pas suspendues. Là où il y a des protocoles en matière événementiel, il est possible d'avoir un public de 200 personnes maximum jusqu'au 19 novembre (40 sans protocole à l'intérieur). Ces mesures ne sont donc pas modifiées. "Ce n'est pas là jusqu'à présent qu'on a vu les gros foyers de contamination", précise le ministre-président de la Fédération Wallonie-Bruxelles Pierre-Yves Jeholet.
MOUVEMENTS DE JEUNESSE
Les protocoles "jeunesse" restent d'application. Les activités intérieures sont interdites aux enfants de plus de 12 ans. Elles sont tolérées pour les moins de 12 ans, dans le respect, au maximum, des gestes barrières. L'extérieur est donc à privilégier dans tous les cas.
TRANSPORTS EN COMMUN
La fréquentation des TEC sera optimalisée aux heures de pointe. "Il y a une dizaine de jours, les transports étaient occupés à 70% de leur capacité. Depuis lundi, c'est 50%. Mais il y a encore des difficultés aux heures de pointe", explique le ministre-président wallon Elio Di Rupo.
Des bus de compagnies privées seront donc mobilisés pendant les heures de haute fréquentation. "Toutes celles et tous ceux qui peuvent aller au travail à pied, à vélo ou faire du télétravail contribueront à réduire la pression sur les transports en commun", ajoute Elio Di Rupo.
PARCS D'ATTRACTIONS
Les parcs d'attractions seront temporairement fermés pour éviter les contacts au sein de la population. En ce qui concerne les jardins zoologiques, les parcs animaliers : les infrastructures extérieures peuvent rester ouvertes si le public met un masque. Par contre, les zones intérieures seront fermées.
HÔPITAUX
Les rendez-vous non-urgents seront reportés pour les quatre prochaines semaines. Une mesure qui sera toutefois réévaluée dans deux semaines. Par contre, les rendez-vous urgents, comme les opérations ou les dialyses, sont maintenus. "N'hésitez pas, vous n'allez pas être infectés dans les hôpitaux", insiste le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.
D'ici le 2 novembre, pour des patients Covid-19, il est également demandé aux hôpitaux d'augmenter la capacité en soins intensifs de 1200 lits et d'ajouter 7200 lits "banalisés", soit non-intensifs. Le gouvernement demande aussi aux hôpitaux de préparer 300 lits supplémentaires en soins intensifs pour les autres admissions urgentes. Ce qui portera le nombre de lits en soins intensifs à 2300 au total dans notre pays.
L'hôpital militaire va quant à lui accueillir tous les nouveaux brûlés pour soulager les soins dans les autres hôpitaux.
"On a pris de nouvelles décisions difficiles et on ne peut pas voir l'impact de ces décisions dans les chiffres dès maintenant. C'est quelque chose de très frustrant bien sûr", explique le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke. "Vu les chiffres, c'est comme si l'on ferme chaque jour un hôpital. Aujourd'hui, avec 500 nouvelles admissions dans nos hôpitaux, cela signifie qu'on remplit chaque jour un hôpital. Il faut aider le personnel des hôpitaux". Et d'ajouter : "Il faut créer ensemble une digue contre cette tempête".
Le Premier ministre a également invité la population à soutenir les personnes les plus fragilisées par cette crise sanitaire : "Si vous êtes suffisamment fort, vous pouvez peut-être être l’épaule sur laquelle on peut s’appuyer. Ce sont les petits gestes font la différence."