Le Concours Reine Elisabeth 2021, édition piano, a commencé ce lundi 3 mai, dans une atmosphère assez particulière mais avec 58 candidats bien présents à Bruxelles au Studio 4 de Flagey. A cette occasion, nous vous proposons de s’intéresser à l’une des marques de fabrique du Concours, un élément qui fait partie intégrante de son identité, l’œuvre imposée.
Comment se choisissent les œuvres imposées, comment s’organise la sélection des auteurs, pourquoi les œuvres sont-elles des commandes, autant de questions qui seront abordées dans les prochaines émissions de Présent composé présentées par Christine Gyselings.
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Un peu d’histoire : l’imposé, une volonté d’Ysaÿe
Par sa durée – quatre semaines de Concours -, par la qualité du Jury, par la qualité de son organisation, le Concours Reine Elisabeth est l’une des fiertés dont les Belges peuvent s’enorgueillir.
Dès les tout débuts du Concours, la Reine Elisabeth et son fidèle ami Eugène Ysaÿe tenaient à ce que la création fasse partie intégrante des épreuves. Eugène Ysaÿe avait lui-même donné les Premières de tant d’œuvres qu’il était presque évident que la musique contemporaine ferait partie de l’ADN de la compétition. Depuis sa fondation en 1937, le Concours est fidèle à la mise en valeur d’œuvres nouvelles, permettant à de nombreux compositeurs belges ou étrangers de valoriser leur travail et le faire connaître à travers le monde.
Cette inclusion de la musique contemporaine dans le programme des candidats s’est faite, dès la première édition, au travers d’un "test ultime", une œuvre imposée inédite qui devrait être travaillée et étudiée en loge par les candidats sans aucune aide, et surtout pas de leur professeur.
C’était une idée et une volonté d’Eugène Ysaÿe, qui désirait que ce nouveau Concours, qui portera son nom jusqu’en 1950, soit centré sur le musicien, sur ses capacités et que ce ne soit pas simplement "un concours de professeurs".
L’histoire de l’imposé et des commandes de compositions pour le concours est complexe et houleuse. Dès 1938, l’organisation du concours fait la commande d’œuvres inédites qui pourront être imposées aux candidats.
En 1950, la direction du Concours – qui a alors changé de nom pour s’appeler Concours Reine Elisabeth – décide d’accorder une plus grande place et une plus grande visibilité à la composition contemporaine, en imaginant un Concours de composition. La première édition de ce Concours aura lieu en 1953. Mais, si les Concours de piano et de violon rencontraient un vif succès et une adhésion auprès du public, le concours de composition, lui, n’arrivera jamais à trouver le sien.
Mais comme c’était l’une des missions et des volontés du concours de soutenir la création, ce concours de composition a perduré, connaissant diverses formes jusqu’en 2013. Pour essayer de lui donner plus de visibilité, dans les années 1990, l’organisation du Concours essaye de lui donner une nouvelle fonction : l’œuvre lauréate du Concours de Composition est alors l’œuvre imposée de finale du Concours d’instrument suivant.
Le Concours de composition étant abandonné en 2013, l’organisation du Concours se tourne à nouveau vers le système de commande pour l’imposé des prochains concours.
Le système de commande des œuvres imposées
Comment se choisissent les œuvres imposées, quelles ont été les modalités, pourquoi le Concours s’est-il orienté vers des commandes, comment s’organise la sélection des auteurs, quel est le budget d’une commande, ses contraintes, quels sont les échos à ce Concours à nul autre pareil qui met en loge ses finalistes en leur imposant l’étude d’une œuvre nouvelle en quelques jours seulement.
Autant de questions à l’ordre du jour de "Présent composé", les vendredis 7, 14 et 21 mai 2021.