Ce mardi soir au Concours Reine Elisabeth de piano, c’était la prestation en finale du pianiste japonais Tomoki Sakata, 27 ans, sans public. Comme les 5 autres candidats finalistes du concours, il a tout d’abord joué l’imposé puis un concerto de son choix, avec l’Orchestre National de Belgique dirigé par Hugh Wolff.
" D’un jardin féerique", c’est le nom de l’œuvre imposée écrite par le compositeur Bruno Mantovani, une pièce qu’il a dédiée à sa fille. La version de Tomoki Sakata est toute autre que celle d’hier soir de Vitaly Starikov.
Il propose des plans sonores différents, il offre de la précision, et des intentions, et puis comme il l’avait montré lors de ses prestations précédentes, il nous donne ce son plein, une présence…
pour revoir les prestations de Tomoki Sakata dans les précédentes épreuves
Tomoki Sakata, c'est une personnalité qui s’impose et nous emmène dans les recoins les plus sombres de ce jardin féerique, le temps est suspendu et son regard est en permanence dirigé vers le chef d’orchestre.
Puis, arrive le tour de force pour un candidat épuisé après plus de trois semaines de concours : le deuxième concerto de Brahms. 50 minutes d’une partition difficile qui exige puissance et endurance. Un concerto créé par Brahms lui-même à la fin du 19e siècle.
La partie d’orchestre est extrêmement dense mais Tomoki Sakata fait le poids. On le sent ultra-concentré. Il apporte aisance, fluidité, intensité : c’est une musique qui respire et où rien n’est précipité. Jamais l’attention ne chute.
Finalement, on a oublié si c’est un concours ou peut-être un concert : il y a une telle osmose avec l’orchestre que ce n’est plus qu’un hommage de 50 minutes à Brahms, un hommage à la musique tout court.