Le Concours Reine Elisabeth bat son plein à Bruxelles, au Studio 4 à Flagey, et hier soir on a pu entendre les 2 candidates belges retenues en demi-finale.
Linsey Coppens a chanté en néerlandais, et ça a dû surprendre pas mal de monde dans la salle, parce que le compositeur néerlandais contemporain Bart Visman est très peu connu et le néerlandais est une langue qu’on n’a pas tellement l’habitude d’entendre dans un concours de chant lyrique tel que le Reine Elisabeth.
Ce qui est sûr, c’est que ce choix a mis tout le monde à l’aise, le public était amusé d’entendre une pièce aussi originale et distrayante, et la chanteuse avait l’air sereine. Elle était plus tendue lors de la première épreuve, mais ici, elle a donné une tout autre impression. Après ce premier morceau, elle a chanté en français une mélodie de Debussy, "La chevelure", et par le plus grand des hasards, c’était également au programme de la candidate précédente, la française Floriane Hasler. Jeu des concours et des comparaisons, Linsey Coppens a offert une prestation plus brillante alors que l’univers de sa concurrente était plus éthéré, plus poétique et plus intérieur.
Pour la suite de son récital, elle a enchaîné en allemand avec Richard Strauss, en anglais avec Ralph Vaughan Williams, et enfin en italien avec Vincenzo Bellini, elle a donc chanté dans 5 langues différentes, ce qui est toujours impressionnant chez une chanteuse. Et puis, comme les demi-finalistes doivent présenter plusieurs pièces différentes, il faut passer d’un univers à l’autre, d’une époque ou d’un compositeur à l’autre, en quelques secondes.
Linsey Coppens était plus convaincante qu’en première épreuve, tout est bien maîtrisé, c’est juste, et si on peut lui reprocher quelques mimiques de jeu c’est bien peu de chose par rapport au travail accompli. La chanteuse a étudié à Anvers, à Amsterdam, à l’université de Miami, et aujourd’hui, elle est à l’Opera Studio de Stuttgart.