Mêlant théâtre d’objets, actrices, vidéo et marionnettes, la création d’Isabelle Darras raconte l’histoire de trois femmes déclassées, reléguées comme les accessoires qui les entourent au service des objets trouvés.
Claire, cascadeuse équestre au chômage, reconvertie à l’accueil y fait la rencontre de ses collègues, Christelle et Teresa tout aussi parachutées qu’elle dans ce sous-sol morne. Peu à peu, sous l’impulsion de Claire, les objets vont reprendre vie et ces trois femmes vont faire leur propre révolution.
Rien des choses autour de nous ne durait assez pour accéder au vieillissement, elles étaient remplacées, réhabilitées à toute allure.
Nourrie par cette phrase d’Annie Ernaux, Isabelle Darras construit ici un dispositif dont l’esthétique monochrome puise notamment dans l’univers de Nous Les Vivants de Roy Andersson, entre néovintage et rétrofuturiste. Elle y dépeint une sorte de no man’s land dans lequel la trajectoire des objets, comme celle des personnes, témoigne d’un égarement et de la quête d’une résistance à l’absurdité d’un système qui broie.