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Concert de Beyoncé à Bruxelles : les secrets d’une performeuse unique en son genre

Renaissance Tour : Beyoncé au stade roi Baudoin devant 50.000 personnes

© Parkwood Technology

Après Stockholm, c’est à Bruxelles que Beyoncé a poursuivi son Renaissance Tour, au stade Roi Baudoin. La dernière fois que Queen B avait performé en Belgique, c’était il y a sept ans, en 2016. Alors forcément, l’évènement se veut historique et environ 53.000 personnes ont fait le déplacement.

Du Brésil au Mexique, en passant par la France, le Canada, l’Afrique du Sud ou encore la République tchèque, et évidemment des personnes venues des quatre coins de la Belgique, les BeyHive, les fans de Beyoncé, viennent d’un peu partout. Devant les portes du stade, on entend parler toutes les langues. Ça se presse, personne ne veut risquer de ne pas suffisamment voir THE Queen.

Talita et Mariana

Vers 15h30, les files ont déjà bien commencé à se former. Les BeyHive ont voulu honorer leur reine et c’est un véritable défilé de paillettes, de santiags et de chapeau de cow-boy qui s’agglutinent devant le stade.

Le mot d’ordre en attendant que les portes s’ouvrent : éviter de se spoiler en regardant les images du show d’ouverture de la tournée à Stockholm survenu il y a quelques jours. L’enjeu est de pouvoir garder une surprise totale à quelques heures du début du concert.

Adi et sa fille Naïra

Beyoncé : le trait d’union entre les générations

Ce dimanche c’est également le vingtième anniversaire d’un titre iconique de Beyoncé – "Crazy in Love" – sorti le 14 mai 2003. Cette information surprend tout le monde sur place. Et pourtant, ce titre culte a su traverser les générations. Tout comme son interprète qui sait chaque fois innover artistiquement, comme avec son dernier album "Renaissance" qui mêle à la fois disco, house, funk et même la bounce music. Certainement là, l’un des secrets de sa longévité.

"Moi j’ai 22 ans, j’ai grandi avec Beyoncé, pour moi elle représente une mère", nous dit Lucas qui est venu de Paris exprès. On croise également Adi qui est venue avec sa fille de 11 ans, Nira. Toutes les deux s’enlacent en attendant le concert : "Beyoncé c’est intergénérationnel, c’est fou quand même. Ma fille de 11 ans et moi, on peut choisir différentes chansons que l’on aime de Beyoncé. Elle, elle aime "Cuff it" par exemple, grâce à la tendance sur Tiktok. Moi j’adore ses titres plus anciens, mais c’est intergénérationnel, c’est fantastique", souligne Adi qui réside à Anvers.

Un opéra made in Beyoncé

Le stade est déjà plein à craquer peu avant 20 heures. C’est finalement à 20h15 que s’enclenche l’écran (vraiment) géant sur un décor de ciel bleu et ensoleillé. Sur l’écran géant, apparaissent les lettres B.E.Y.O.N.C.É et petit à petit on découvre une image de la chanteuse allongée, presque en tenue d’Eve dans ce ciel futuriste.

Beyoncé apparaît finalement sur scène dans une robe blanche et gants assortis rappelant une déesse de la mythologie grecque, le tout devant un public déjà survolté. Mais c’est en douceur que la star prend son public par la main en entonnant "Dangerously in Love". Sans oublier de souhaiter à tous et toutes "une bonne fête des mères", elle enchaîne avec plusieurs de ses titres les plus "émotionnels" comme "I care" ou encore "I’m going down".

C’est le début du premier "tableau". Le premier d’une longue série. Car oui, ce show, ou plutôt cette performance est conçue comme une succession de tableaux qui forment une histoire, celle de la Renaissance. Un peu à la manière d’un opéra revisité à la mode Beyoncé : une version électro-pop dynamisée à grand renfort de visuels créatifs. L’écran géant scindé par un cercle qui s’ouvre au milieu est un personnage à part entière de cette performance. Il est en quelque sorte le conteur de Beyoncé. Chaque transition est un message.

L’histoire que nous raconte Queen B, c’est d’abord celle d’une image d’Épinal où rien ne semble pouvoir ébranler la grâce sur son nuage. Mais finalement, il faut redescendre et enfiler l’armure pour mieux renaître et dire "I’m that girl". Exit la robe de diva, place désormais au body gris métallisé et aux cuissardes. La transition sur l’écran géant raconte une Beyoncé qui va renaître à moitié humanoïde, portant fièrement une armure. Vient alors le temps de dire : "Je suis unique" avec son titre "Alien superstar".

Beyoncé nous emmène ensuite un cran plus loin et nous invite tous et toutes à revendiquer : "I am unique".

Place à l’acte II du show : "Motherboard". Et alors que la dizaine de danseurs et danseuses investit l’entièreté de la scène circulaire au centre du stade, Beyoncé enchaîne avec son titre phare : "Break my soul". Le public exulte complètement à ce moment. C’est l’un des nombreux temps forts du show. C’est aussi le moment du rapprochement avec son audience, "I can really feel your energy", (je peux réellement sentir votre énergie), lance l’artiste. Elle transforme la scène en une fête géante mêlant disco et électro. Beyoncé veut créer une armée avec nous.

Avec ses titres "Run the World (Girls)", "Formation" et "Black Parade" elle achève de convaincre les femmes, les noirs et les minorités dans leur ensemble d’embrasser le mouvement Beyoncé, le mouvement Renaissance.

La chanteuse apparaît également sur scène sur un énorme pick-up qui jaillit depuis le cercle central de l’écran géant. Le tableau est rouge, sexy et futuriste.

C’est aussi en interprétant certains de ses classiques que la chanteuse parvient à tous nous réunir, notamment avec "Crazy in Love" ou "Love on Top", qu’elle chante en partie a cappella avec l’ensemble de son public. Elle semble presque émue de voir que le stade entier connaît les paroles de bout en bout.

Mais c’est véritablement le tableau final qui finit d’époustoufler le public. La nuit est tombée au-dessus du stade Roi Baudoin et pourtant il est l’heure de la "Summer Renaissance". Queen B apparaît au milieu de la scène sur son cheval qui scintille, en tenue de cristal alors que ses danseurs et danseuses expriment leurs différences dans une sorte de fête géante. "I want your love, I want your spirit" (je veux ton amour, je veux ton esprit), chante Beyoncé avant de s’envoler dans les airs.

Il n’y aura pas de rappel possible de la star malgré la surprise du public quand les lumières du stade se rallument après environ 2h30 de performance.

© Parkwood Technology

A chacun sa place

Diva et Queen certainement, mais Beyoncé est aussi partageuse. Son génie créatif réside aussi là. Elle sait s’entourer. A plusieurs reprises, sur scène, les artistes qui performent aux côtés de la star ont eu leur moment à eux. Danseurs, choristes, musiciens, la scène leur appartient pleinement aussi. C’est le cas, par exemple, des jumeaux français Laurent et Larry Bourgeois que l’on surnomme les Twins, et qui dans des performances scéniques incroyables ont pu avoir une place de choix dans le spectacle. On notera le moment rocambolesque, où les jumeaux sont chacun juchés sur une sorte d’antenne géante suspendue et qu’ils s’élancent dans les airs à portée du public.

Mais c’est surtout quand commence une sorte de "battle" de danse entre les artistes sur scène qu’on comprend qu’ils et elles possèdent aussi l’espace. Dans une transition entre deux "tableaux", commence alors une "battle" empreinte de la culture du "voguing", cette danse née dans les clubs LGBTQIA + des années 1970 aux Etats-Unis. A ce moment, c’est toute la diversité de la communauté queer qui s’exprime sur scène et qui rappelle les liens qui l’unissent à la chanteuse. On se souvient d’ailleurs de l’hommage que Beyoncé leur avait rendu sur la scène des Grammy awards.

A la sortie du concert, ils sont nombreux à dire repartir avec "un message de tolérance". "Chacun est comme il est, tout le monde est unique, c’est ce que je retiens", nous souffle Dylan avant de repartir. "Je pense que le message de Beyoncé avec ce show, c’est l’acceptation de soi et la liberté", abonde Bryan et Yaya.

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