Un opéra made in Beyoncé
Le stade est déjà plein à craquer peu avant 20 heures. C’est finalement à 20h15 que s’enclenche l’écran (vraiment) géant sur un décor de ciel bleu et ensoleillé. Sur l’écran géant, apparaissent les lettres B.E.Y.O.N.C.É et petit à petit on découvre une image de la chanteuse allongée, presque en tenue d’Eve dans ce ciel futuriste.
Beyoncé apparaît finalement sur scène dans une robe blanche et gants assortis rappelant une déesse de la mythologie grecque, le tout devant un public déjà survolté. Mais c’est en douceur que la star prend son public par la main en entonnant "Dangerously in Love". Sans oublier de souhaiter à tous et toutes "une bonne fête des mères", elle enchaîne avec plusieurs de ses titres les plus "émotionnels" comme "I care" ou encore "I’m going down".
C’est le début du premier "tableau". Le premier d’une longue série. Car oui, ce show, ou plutôt cette performance est conçue comme une succession de tableaux qui forment une histoire, celle de la Renaissance. Un peu à la manière d’un opéra revisité à la mode Beyoncé : une version électro-pop dynamisée à grand renfort de visuels créatifs. L’écran géant scindé par un cercle qui s’ouvre au milieu est un personnage à part entière de cette performance. Il est en quelque sorte le conteur de Beyoncé. Chaque transition est un message.
L’histoire que nous raconte Queen B, c’est d’abord celle d’une image d’Épinal où rien ne semble pouvoir ébranler la grâce sur son nuage. Mais finalement, il faut redescendre et enfiler l’armure pour mieux renaître et dire "I’m that girl". Exit la robe de diva, place désormais au body gris métallisé et aux cuissardes. La transition sur l’écran géant raconte une Beyoncé qui va renaître à moitié humanoïde, portant fièrement une armure. Vient alors le temps de dire : "Je suis unique" avec son titre "Alien superstar".
Beyoncé nous emmène ensuite un cran plus loin et nous invite tous et toutes à revendiquer : "I am unique".
Place à l’acte II du show : "Motherboard". Et alors que la dizaine de danseurs et danseuses investit l’entièreté de la scène circulaire au centre du stade, Beyoncé enchaîne avec son titre phare : "Break my soul". Le public exulte complètement à ce moment. C’est l’un des nombreux temps forts du show. C’est aussi le moment du rapprochement avec son audience, "I can really feel your energy", (je peux réellement sentir votre énergie), lance l’artiste. Elle transforme la scène en une fête géante mêlant disco et électro. Beyoncé veut créer une armée avec nous.
Avec ses titres "Run the World (Girls)", "Formation" et "Black Parade" elle achève de convaincre les femmes, les noirs et les minorités dans leur ensemble d’embrasser le mouvement Beyoncé, le mouvement Renaissance.
La chanteuse apparaît également sur scène sur un énorme pick-up qui jaillit depuis le cercle central de l’écran géant. Le tableau est rouge, sexy et futuriste.
C’est aussi en interprétant certains de ses classiques que la chanteuse parvient à tous nous réunir, notamment avec "Crazy in Love" ou "Love on Top", qu’elle chante en partie a cappella avec l’ensemble de son public. Elle semble presque émue de voir que le stade entier connaît les paroles de bout en bout.
Mais c’est véritablement le tableau final qui finit d’époustoufler le public. La nuit est tombée au-dessus du stade Roi Baudoin et pourtant il est l’heure de la "Summer Renaissance". Queen B apparaît au milieu de la scène sur son cheval qui scintille, en tenue de cristal alors que ses danseurs et danseuses expriment leurs différences dans une sorte de fête géante. "I want your love, I want your spirit" (je veux ton amour, je veux ton esprit), chante Beyoncé avant de s’envoler dans les airs.
Il n’y aura pas de rappel possible de la star malgré la surprise du public quand les lumières du stade se rallument après environ 2h30 de performance.