Ce lundi, c’était la première soirée de finale du concours Reine Elisabeth de piano. La finale se déroule à Bozar, sans public, et c’est l’un des trois pianistes russes de cette finale, Vitaly Starikov, 26 ans, qui jouait hier soir. Il était accompagné par l’Orchestre National, dirigé par Hugh Wolff.
La soirée démarre avec la Brabançonne, puisque le Roi et la Reine sont là. En tant que Présidente d’honneur, la Reine Mathilde suit le concours Reine Elisabeth de près.
Chaque membre du jury ouvre sur la table une très grande partition : c’est l’imposé commandé au compositeur français Bruno Mantovani. Pour cette pièce intitulée "D’un jardin féerique", il s’est inspiré de l’une des pièces du cycle "Ma mère l’Oye" de Ravel. Et ce jardin est féerique du début à la fin. Les vents, les cordes et la réponse du piano, c’est un jardin peuplé d’oiseaux magnifiques même si certains coins de ce jardin sont même un peu angoissants.
Quelques minutes de pause, et puis le candidat russe Vitaly Starikov revient sur scène. Le parterre est vide : visuellement, on se croirait à une répétition. Le pianiste n’a pour seul public qu’une rangée de jury et une poignée de journalistes. Pas facile dans ces conditions, de tout donner comme pour un vrai concert.
Mais Vitaly Starikov n’est pas un débutant. Conservatoire de Moscou, lauréat de plusieurs concours, il entre dans le 1er concerto de Tchaikovsky sur un ton très décidé et pas vraiment touchant, presque martelé. Souvent, il presse le rythme, il y a des décalages avec l’orchestre. Dans le deuxième mouvement, son touché est tout aussi franc et dépourvu de mystère. Le troisième mouvement est assez brillant mais difficile de savoir où, finalement, il veut en venir, et quelle histoire il veut nous raconter à travers ce concerto ultra-connu.