Une nouvelle défaite (2-1), cette fois contre l’Italie, prive la Belgique d’une place sur le podium de la Ligue des Nations. L’équipe de Complètement Foot est revenue sur la rencontre et le tournoi des Diables Rouges.
La Belgique avait l’occasion d’accrocher la plus petite place sur le podium de cette deuxième édition de la Ligue des Nations. Malgré une prestation intéressante des Diables Rouges, l’Italie se sera montrée plus réaliste. Un match également malchanceux, où les hommes de Roberto Martinez ont frappé trois fois sur les montants. Notre consultant Nordin Jbari est revenu sur le match, mais aussi sur l’ensemble de la phase finale :"Je qualifierais le tournoi en un mot : triste. On n’a jamais rien gagné, c’était important de gagner ce tournoi même si ce n’était pas un Euro ou une Coupe du Monde. Ça nous aurait enlevé ce complexe qu’on a face à des grosses équipes. Ça aurait pu également nous apporter une confiance supplémentaire pour aller au Qatar".
Pascal Scimè a pointé le manque d’influence des joueurs belges :"Au niveau du jeu, on n’a jamais senti la Belgique patronne de cette rencontre. On était certes privé d’Hazard, De Bruyne et Lukaku au coup d’envoi, mais les Italiens avaient changé six titulaires de base. Et la maîtrise a été italienne, indépendamment des occasions belges. Pour le reste, on ne parvient toujours pas à maîtriser nos moments faibles. Et c’est là que se situe la différence avec une bonne et belle équipe par moment, et une toute grande équipe. C’est là qu’on doit encore progresser. Mais il y a un mieux dans le jeu certes, on a eu quand même une réaction d'orgueil de la part des joueurs. Donc tout n’est pas à jeter mais il va quand même falloir tirer des conclusions sur cette semaine italienne."
"Wij zijn maar België"
"Nous ne sommes que la Belgique". Ces mots, on les doit à Kevin De Bruyne, en interview après cette défaite contre l’Italie. Son franc-parler lors de ses prises de parole n’est plus à démontrer. Notre milieu de terrain n’a pas hésité à remettre les pieds sur terre, en rappelant la génération vieillissante dans laquelle il s’inclut, et la jeunesse qui tape à la porte des Diables Rouges. Pour Nordin Jbari, la Belgique "n’était pas que la Belgique en 2018, on était une grande équipe. De Bruyne dit cela car il sent que la Belgique n’a peut-être plus les qualités qu’elle avait avant". Pour notre consultant, il est temps de tirer des conclusions : "Je dirais même qu'il est temps dans ce pays que des journalistes, des professionnels commencent à se permettre d'analyser le travail de Martinez. Cela fait 3 ans que j'en parle. Est-ce que dans ce pays, on a le droit de remettre en cause, d'analyser, de trouver des faiblesses, ou de donner des explications sur un entraineur ? En France, Didier Deschamps a été Champion du Monde, il a raté l'Euro et il s'est fait massacrer. Nous ici, on a l'impression qu'il y a plein de gens qui n'osent pas parler de Martinez. Il a eu une Coupe du Monde, un Euro, ici la Nations League, et ça n'a pas marché. J'ai toujours dit que Martinez n'était pas un entraineur de la gagne. J'aimerais qu'aujourd'hui, après ces trois tournois, on analyse le travail de Martinez."
Pascal Scimè revient lui aussi sur les déclarations de Kevin De Bruyne :"Je pense qu'il a raison, et il y a un exemple qui nous permet de prendre du recul. Prenons le Portugal. En Belgique, ça fait des années qu'on nous parle de cette génération dorée. Mais le Portugal, il y a eu combien de générations dorées avant de gagner un titre ? Entre la demi-finale de l'Euro 2000 et la victoire en 2016, il a fallu seize ans pour remporter un titre".
Le cas Martinez
Que doit faire la Fédération avec Roberto Martinez ? La question cristallise les débats chez les supporters. S’il ne reste qu’un peu plus d’un an avant la Coupe du Monde 2022, Nordin Jbari répond à ces questions et persiste dans l’idée d’un changement de sélectionneur :"On a raté le moment. C'était après l'Euro qu'il fallait arrêter. Il a eu deux possibilités, et ça n'a pas marché. Mais la Coupe du Monde au Qatar commence à approcher, donc ça devient compliqué de changer. Et de toute façon, la Fédération l'a confirmé. Ces mauvais résultats ne changeront rien à son avenir, même si j'aimerais que ça change. Car Martinez est très fort politiquement. Il dira qu'il est en train de faire une transition, qu'il a mis des jeunes et que ce tournoi a permis d'apprendre des choses positives qui seront intéressantes pour le Qatar."