La vie du bon côté

Comment parvenir à déjouer son destin social ?

Bernard Fuselier - Comment parvenir à déjouer son destin social ?

Pour voir ce contenu, connectez-vous gratuitement

Et s’il était possible de déjouer son destin social ? Dans ce podcast, Sylvie Honoré propose un livre  coup de cœur et coup de poing : Journal de bord d'un transclasse de Bernard Fuselier, un récit d'une improbable traversée des classes sociales.

Bernard Fusulier raconte comment il a gravi les échelons de la société pour devenir prof à l’université.  Professeur de sociologie à l’UCLouvain et directeur de recherches au FNRS, il est l’auteur de nombreux ouvrages scientifiques. Dans son Journal de bord d’un transclasse, paru aux Éditions La Boîte à Pandore, il explique comment il a réussi à déjouer son destin social. Son témoignage propose des pistes de réflexion et offre même une touche d’espoir.

Ce livre, c’est un transgenre littéraire. L’idée est de donner du plaisir à lire. Alors, à part le prologue qui est totalement vrai, le reste est romancé. C’est grâce à cette marge de liberté qu’il a pu mieux mettre son parcours en perspective.

Qu’est-ce qui a déclenché ce besoin d’écrire son histoire ?

En 2017, le prix Francqui (Le prix Francqui est une récompense belge décernée annuellement à un scientifique belge qui a apporté à la science une contribution importante, dont la valeur a augmenté le prestige de la Belgique) a été décerné au neurologue Steven Laureys, et les médias se sont appesantis sur l’originalité de son parcours, car il est fils d’un garagiste et d’une vendeuse de vêtements pour enfants.

A l'Université il y a beaucoup de reproduction sociale mais il y a une minorité non négligeable, que Bernard Fuselier évalue entre 15 et 20%, de gens qui sont d’origine populaire, ce qui veut dire une faible qualification des parents et des revenus parmi les plus faibles. Un facteur culturel et un facteur économique. Et souvent, c’est lié mais pas nécessairement.

Comment a-t-il préparé cet ouvrage ?

Simultanément, depuis mai 2017, il menait une recherche sur ces questions. Il a réalisé des entretiens avec une cinquantaine de collègues universitaires qui ont vécu une situation sociale d’origine similaire à la sienne, des transclasses donc. Cela a alimenté sa réflexion et lui a permis aussi un peu d’introspection.

Pour Bernard Fusulier, réussir la traversée des classes en améliorant sa condition demande une grande force de travail, davantage plus que pour quelqu’un issu d’un beau milieu, parce que les transclasses ne connaissent pas le chemin à emprunter. Quand on bénéficie de guides, de conseils avisés autour de soi, on fait un parcours bien balisé, on ne se trompe pas d’établissement scolaire, on va dans les bons collèges pour étudier, on a accès aux bonnes informations, etc.

Et puis, deuxième élément, qui est un corollaire du premier, il faut aussi une bonne santé, car cela permet d’avoir cette grande force de travail.

Et enfin, il faut avoir une éthique de travail, et c’est beaucoup plus facile quand elle vous est transmise par quelqu’un, cette éthique. Il avait un professeur de judo qui disait toujours:

Il faut souffrir pour être beau. Regardez comme j’ai souffert.

C’était une boutade, mais il y avait ce message intéressant derrière… Le Judo a été un élément particulier et déterminant pour Bernard Fusulier.  Grand et costaud, il a une bonne condition physique et ça a joué en sa faveur. Mais il aurait aussi pu en faire mauvais usage et l’utiliser pour s’affirmer dans la délinquance, comme ça arrive souvent avec des jeunes de milieux populaires. Heureusement, cela n’a pas été le cas.

Quand on est issu d'un milieu modeste et qu'on tente de percer, le plus difficile à acquérir, c'est l'aisance.  Lorsque l'on participe à des mondanités, il y a une base de la culture légitime qu'il est difficile d'acquérir.  Il y a des codes... Savoir décoder, savoir se comporter physiquement, ce sont les fruits de la socialisation.  Et la socialisation précoce est très importante.  Il y a des moments très difficiles à reconstruire…

Journal de bord d'un transclasse

Journal de bord d'un transclasse, Bernard Fusulier

Je m’appelle Burt Fashebergues. Je sais, c’est très moche. " Burt, berk ! ", je l’ai souvent entendu dans la cour de récréation de l’école primaire.
Burt est un chercheur à la carrière scientifique exemplaire à laquelle rien ne le prédisposait. Né d’un père ouvrier, violent et alcoolique, et d’une mère blanchisseuse qui servait son mari sans se plaindre, Burt a vécu son enfance dans une cité et, plus tard, une adolescence tumultueuse.
Mais, a contrario de toute assignation à un destin, il s’extirpe de son milieu pour intégrer l’élite universitaire.

Raconté avec réalisme, tendresse et humour, ce livre est le récit d’une improbable traversée des classes sociales. Il conduit le lecteur à réfléchir
aux conditionnements sociaux et aux ressorts sociologiques des " transclasses ", ceux dont le parcours dans la société est inattendu. Comment un individu parvient-il à déjouer son destin social ?

Envie d’en savoir plus ? Ecoutez notre podcast sur AUVIO

Bernard Fusulier

Bernard Fusulier

Bernard Fusulier est directeur de recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique et professeur de sociologie à l’Université de Louvain (Belgique).

Tous les jours, prenez la vie du bon côté

Sylvie Honoré

Du 100% digital… La Vie du bon côté, c’est tous les jours, quand vous le voulez du matin au soir, en PODCAST et dans la bonne humeur sur Vivacite.be, sur auvio, sur spotify, sur votre smartphone ou votre iPhone. C’est partout, tout le temps, où vous le voulez comme vous le voulez ! Sylvie Honoré vous invite à ce rendez-vous Bien Etre et Santé en présence d’experts en développement personnel.

Loading...

Inscrivez-vous aux newsletters de la RTBF

Info, sport, émissions, cinéma...Découvrez l'offre complète des newsletters de nos thématiques et restez informés de nos contenus

Sur le même sujet

Articles recommandés pour vous