Psychologie

Comment parler de santé mentale chez les hommes ?

 Comment parler de santé mentale chez les hommes ?

© dusanpetkovic

Cette année, le Movember, la campagne de communication pour informer sur les maladies masculines, a mis l'accent sur la santé mentale des hommes. Un sujet encore tabou alors que 510.000 hommes se suicident chaque année, selon l'Organisation Mondiale de la Santé.

1 personne sur 4 touchée par des troubles psychiques

Le Movemeber vise à sensibiliser sur les questions de santé, principalement sur les maladies masculines et la santé mentale.

Mais qu'est-ce que la santé mentale ? L'organisation mondiale de la santé (OMS) la définit comme "un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa communauté". 

Selon l'OMS, en Europe, une personne sur quatre est touchée par des troubles psychiques au cours de sa vie.

75% des suicidés sont des hommes

Et les hommes ne sont pas épargnés puisque dans le monde, l'OMS estime que 510.000 hommes se suicident chaque année, ce qui correspond à un suicide par minute à peu près. En 2016, l'Observatoire national français du suicide recensait 9.300 suicides en France. 75% étaient des hommes.

"En matière de santé mentale, le nombre de suicides est en diminution pour toutes les catégories, sauf chez les hommes", souligne Vincent Lapierre directeur du centre prévention du suicide de Paris dans le cadre d'une campagne de communication entre la marque Gillette et Movemeber.

"Ces quinze dernières années, on note une baisse de 15 à 20% du nombre de suicides en France, passant en moyenne de 12.000 à 8.200 décès", explique le spécialiste.

" La catégorie de population pour laquelle le taux de suicide ne baisse pas, ce sont les hommes entre 30 et 59 ans", explique le spécialiste.

"Chez les hommes, les symptômes de la dépression peuvent prendre des formes différentes et donc être plus difficilement diagnosticables", rapporte Vincent Lapierre. Irritabilité, replie sur soi ou encore consommation de substances toxiques peuvent être des symptômes qui peuvent alerter les proches. 

La méthode ALEC pour accompagner un proche

Mais que faire lorsque l'on constate des symptômes dépressifs chez un proche ?

Vincent Lapierre présente la méthode ALEC, dont chaque lettre représente une étape à suivre pour aider un proche qui se trouve en détresse psychologique.

"A" veut dire "Ask" (demander en français). Il s'agit ici de demander comment la personne se sent. Cette étape permet d'ouvrir le dialogue.

"L" renvoie à "Listen" (écouter en français). Ici il faut écouter la réponse, "sans a priori et sans forcément chercher de solution immédiate. S'il y avait des solutions évidentes à son mal-être, il les aurait déjà trouvées", poursuit le psychologue.

"E" pour "Encourage" (encourager). "À ce moment, il peut s'agir, dans un premier temps, d'encourager le proche à faire une sortie dont on sait qu'elle lui fera plaisir. À terme, l'objectif est d'amener la personne vers le soin dont elle a besoin", explique Vincent Lapierre.

"C" pour "Check-in". Le spécialiste recommande de "revenir régulièrement vers lui et de lui demander comment il se sent". 

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