Maggy Leoncelli est bibliothérapeute. "Bibliothérapie veut dire que les livres prennent soin de nous. Livre, en latin, se dit 'liber'. Liber, c’est aussi la liberté. C’est en quelque sorte prendre soin de la liberté qui est en soi, que parfois on oublie avec le quotidien, les obligations… Ce qui est noué à l’intérieur va se remettre en mouvement par le langage, par certains mots qui vont nous aider à comprendre une problématique, qui vont nous aider à exprimer nos émotions."
Le rapport que l’on a au livre est personnel, souligne-t-elle. On assiste souvent à un processus d’identification à certains personnages, pas nécessairement aux héros. Une conversation intime avec l’auteur va parfois se nouer.
"Je pense qu’on peut vraiment se trouver dans un livre. On peut même parfois avoir l’impression qu’un livre nous attendait. Certaines personnes ont été littéralement sauvées par un livre. Cela peut être le livre qui réconforte après une journée difficile, tout comme cela peut être une problématique beaucoup plus lourde, comme un deuil à traverser."
Mettre des mots sur…, c’est passer du sensible, de ce qu’on a perçu à travers nos 5 sens, à l’intelligible. Et donc pouvoir comprendre, c’est aussi avoir le pouvoir de changer, c’est le pouvoir de résilience.
Le canal des émotions est le meilleur canal pour amener quelqu’un à plonger dans un livre. On a vraiment l’impression que le livre est vivant, quand on reçoit le témoignage de quelqu’un qui a apprécié, comme quand on nous raconte une histoire. Le corps, la voix vont nous amènent plus facilement vers le livre. Le fait qu’il y ait un médiateur, une médiatrice, un thérapeute qui puisse aussi accompagner la lecture, a encore plus d’effet.