Le Chili, dans le continent sud-américain, c’est 17 millions d’habitants et une troisième place sur le podium mondial du surpoids et de l’obésité. Mais la situation est en passe de changer. Notamment, depuis qu’une législation adoptée en 2016 impose des avertissements sur tout produit alimentaire quant à la présence élevée de sucres, graisse et sel mais aussi l’interdiction de la publicité visant les enfants et la vente de produits sucrés dans les écoles. Résultat, selon une récente étude publiée par le journal scientifique PLOS : une baisse de près d’un quart (23,7%) de la consommation de boissons sucrées. Le tout en l’espace de 18 mois, seulement.
Nous voulions qu’un enfant de six ans puisse comprendre
Chez nous existe le Nutriscore, un étiquetage non contraignant permettant de classifier un aliment de la lettre A (vert foncé pour un produit sain) à la lettre E (rouge vif pour un produit malsain). Mais ce système connaît de nombreux écueils et ne bénéficie pas encore d’une homogénéisation au niveau européen. Au Chili, au terme d’un long combat politique contre les multinationales agroalimentaires, le sénateur Guido Girardi, un ancien pédiatre, parvient à faire adopter une loi des plus restrictives au monde en matière de publicité sur les produits trop gras, trop sucrés, trop salés. Son objectif : protéger les enfants contre la malbouffe. "La première chose que nous avons faite avec la loi est le droit de savoir", explique Guido Girardi dans le documentaire "Un monde obèse" diffusé récemment sur La Une.
"On a créé des logos qui permettent en un coup d’œil de savoir si le produit contient beaucoup de sucre, de sel, de gras, de calories. Cela doit prendre quelques secondes. Nous voulions qu’un enfant de six ans puisse comprendre." Concrètement, il s’agit de quatre logos de couleur noire avec une simple mention à chaque fois : "trop de calories", "trop de sel", "trop de sucre", "trop de graisses saturées".