Arrivée à 12 ans en Belgique, Fatou, originaire du Sénégal, a réussi à s’imposer dans le monde pétillant mais ultra-standardisé de la pop sud-coréenne. Rappeuse et danseuse, elle est leadeuse du girls band Blackswan. En anglais, le "cygne noir" symbolise la dissonance, l’improbabilité qu’un événement se produise. Fatou Samba est à ce jour la seule "idol" noire à pouvoir revendiquer un statut de star. Un succès que tous les fans de K-pop ne voient pas d’un bon œil. Face aux critiques sur les réseaux sociaux, elle confie au magazine américain Rolling Stone avoir plusieurs fois songé à renoncer. Fatou s’est accrochée. Aujourd’hui, elle envisage même une carrière solo. Fatou Samba bouscule les codes et inspire des fans dans le monde entier.
De son enfance à Dakar, elle garde le doux souvenir de la musique omniprésente. Quand elle débarque en Belgique, elle est déboussolée. Elle se rappelle le froid et le ciel gris. Le néerlandais qu’elle ne comprend pas.
Mais surtout, les retrouvailles avec sa maman, partie deux ans plus tôt, et employée dans un hôtel de la région de Louvain. "Mes parents rêvaient d’un meilleur avenir pour leurs enfants, ils voulaient qu’on fasse des études", explique-t-elle. La barrière de la langue rend ses premières années d’école compliquées. Mais Fatou apprend vite.